La mère d’Onaïda Maïsha Bongo Ondimba invite le président de la République à une confrontation afin de lever le voile sur ses origines, affirmant qu’il n’est pas le fils biologique d’Omar Bongo Ondimba.
De la succession Omar Bongo Ondimba, à la filiation d’Ali Bongo en passant par la pieuvre Delta synergie, l’indécision et les tergiversions de l’opposition, Chantal Myboto Gondjout a évoqué, le 19 mars 2016 à Libreville, des choses et d’autres, se disant agacée et contrainte de rompre le silence à la suite des propos de Me Dumont-Beghi. «Cette déclaration, j’ai longtemps hésité à la faire, j’ai laissé les uns et les autres raconter tout ce qu’ils ont voulu raconter. Je me suis mise au-dessus de l’injure, de la calomnie et j’ai observé», a-t-elle affirmé d’entrée de jeu.
La succession Omar Bongo Ondimba
A en croire ses dires, le testament présenté dans le cadre de la succession Omar Bongo Ondimba date de 1987 et ne prend nullement en compte le mariage du défunt avec Édith Sassou N’guesso et encore moins les deux enfants légitimes issus de cette union. Mieux, Albertine Amissa Bongo y figure alors qu’elle est décédée en 1993 et sa succession liquidée. Une situation qualifiée d’«invraisemblable» par Chantal Myboto Gondjout, qui, d’une certaine manière, a remis en cause le patronyme du président de la République. «Onaïda Maïsha s’est appelée Bongo dés sa naissance, son père a fait établir un acte de reconnaissance pré-natal», a-t-elle confié, affirmant ensuite : «Ali Bongo (…) ne portait même pas le nom Bongo avant 1968 (…)lui qui est un SPF (sans papier fixe)».
Selon Chantal Myboto Gondjout, Ali Bongo aurait revendiqué 25% de la succession Omar Bongo Ondimba alors qu’il éprouve des difficultés à présenter un acte d’état-civil prouvant sa filiation avec le défunt. «Le document récupéré à Nantes par Me Eric Moutet après 5 heures d’attente, alors qu’en temps normal il faut juste 10 minutes, est une déclaration de naissance dont le format ne correspond nullement à celui utilisé à l’époque au niveau de l’Afrique équatoriale française. Il n’arbore comme seule mention officielle qu’un tampon du ministère des Affaires étrangères de France apposé au moment de la remise du document, le 18 novembre 2015», a-t-elle ajouté, invitant le président de la République à présenter lui-même son acte de naissance pour taire cette affaire rocambolesque. «Pour rassurer Me Dumont-Beghi, qui a émis des doutes sur la filiation de ma fille avec Omar Bongo, je vais faire pratiquer un test ADN pour lever toute équivoque, mais surtout, nous exigeons la même chose pour son client, Ali Bongo, pour qu’il nous prouve qu’il est le fils d’Omar Bongo, à défaut, de Joséphine Kama qui l’a accouché par césarienne», a-t-elle lancé.
Un complot français
Pour la maman d’Onaïda Maïsha Bongo Ondimba, la vie du président de la République serait un «tissu de mensonges». Surtout, Ali Bongo aurait toujours rêvé d’être roi, au point de nourrir des velléités de prise du pouvoir du vivant même d’Omar Bongo Ondimba. «Le corps d’Omar Bongo Ondimba était encore allongé qu’Ali Bongo était déjà président. Il a été fait président au cours d’une réunion tenue au salon marocain, le 16 juin 2009. La France en avait décidé ainsi. Ali Bongo était à leurs yeux celui à même de mieux défendre leurs intérêts et les hautes autorités gabonaises présentes à cette réunion l’ont accepté », a-t-elle affirmé, précisant que tout ceci fut confirmé le 13 juillet de la même année au cours d’une réunion à l’Élysée en présence d’une haute personnalité gabonaise toujours en poste.
Selon Chantal Myboto Gondjout, cette situation ne doit plus se produire, puisque dommageable à l’intérêt général. «Notre pays est un grand sujet de préoccupation en Europe et en Afrique et la gouvernance de notre pays un sujet de raillerie et l’opposition gabonaise reste une énigme qui sait mieux conjuguer le verbe diviser que rassembler», a-t-elle indiqué, appelant les acteurs politiques au patriotisme et à l’unité. « Etre candidat n’est pas un jeu, être président n’est pas un jeu, soyons cohérents. Nous ne pouvons pas aller aux élections sans avoir réglé au préalable le problème de l’état-civil d’Ali Bongo. Notre honneur est bafoué et notre patrie humiliée », a-t-elle conclu, avant d’inviter le président de la République à un débat public sur son état-civil, sa filiation et ses origines.
A l’issue de cette déclaration, toutes les personnalités politiques présentes, entre autres, Marcel Eloi Rahandi Chambrier, Jean-François Ntoutoume Emane, Casimir Oyé Mba, Didjob Divungi Di Ndinge, Pierre-André Kombila, Albertine Maganga-Moussavou, Richard Moulomba Mombo, Séraphin Akuré-Davin, Raymond Ndong Sima, Louis-Gaston Mayila, Alexandre Barro Chambrier, Jean de Dieu Moukagni… se sont retirées pour une réunion dont l’objet n’a pas été révélé. Selon certains observateurs, elle laisse présager de tractations pour la création d’une «union sacrée», appelée de toutes ses forces par le président de l’Union du peuple gabonais (UPG-Loyaliste), et censée barrer la route à une candidature d’Ali Bongo.