Pendant trois jours à Libreville, ce depuis le 16 mars 2016, se tiennent des discussions entre l’Union européenne et les représentants des Etats d’Afrique centrale regroupés au sein des espaces que sont la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Ces échanges visent à adopter une position commune autour de la nouvelle vision européenne de coopération avec cette sous-région, le mixage ou « Blending ».
Dans sa ferme volonté d’aider les pays de l’Afrique centrale à se développer dans divers secteurs, l’Union européenne a entrepris de rencontrer ses partenaires africains de la sous- région, pour avec eux, débattre au sujet de sa nouvelle philosophie d’aide intégrant aussi bien les dons que les prêts, le « Blending », qui est un instrument au service des objectifs de la politique extérieure de l’Union. Venant compléter d’autres aides, le « Blending » reste en phase avec les priorités politiques essentielles, qu’elles soient régionales ou nationales.
L’idée qui la sous-tend est que les subventions de l’UE peuvent être utilisées de manière stratégique afin d’attirer des financements additionnels pour des investissements importants dans les pays partenaires. Les Européens entendent ainsi affirmer leur engagement à accompagner l’Afrique centrale dans ses efforts de développement économique et l’intégration régionale, conscients qu’ils sont des difficultés que cette partie du continent rencontre à huiler les rapports des uns avec les autres.
Sortir à tout prix l’Afrique centrale du bourbier
L’Union européenne est partie en effet du constat selon lequel l’Afrique centrale éprouve un mal fou à instaurer une zone économique et douanière fiable du fait de sa population relativement faible, de son enclavement, des problèmes de sécurité qui se posent encore avec acuité, des nombreuses barrières non tarifaires légales et illégales. A ce tableau sombre s’ajoutent des faiblesses telles les liaisons électriques transnationales les moins développées sur le continent et des systèmes de transport et de commerce également faibles, 3 millions de dollars américains seulement.
Grâce au « Blending », les européens tiennent à booster les infrastructures : transport, énergie et communication entre autres en tenant bien entendu compte de l’identification faite par les pays de la CEEAC et de la CEMAC au travers des projets. Ils veulent en clair faciliter les investissements en Afrique centrale dans le cadre du 11ème Fonds européen de développement, FED, dont le deuxième volet comporte une ligne « infrastructures ». A Libreville, trois jours durant, les participants à la réunion sur le mixage Union européenne placée sous le signe de l’aide comme catalyseur d’investissement, débattent de la problématique du financement des infrastructures et de celle de la gouvernance par ces temps de crise quasi- générale.
L’Europe veut consentir à faire un effort malgré le fait que ses budgets de coopération soient revus à la baisse, récession oblige, pour permettre aux africains de faire de plus en plus face aux multiples défis qu’ils rencontrent. Et le 11ème FED conclu en juin 2015 à Bruxelles pour durer de 2014 à 2020 avec 11 Etats membres de la CEEAC et de la CEMAC, la Guinée- Equatoriale étant attendue suite à la ratification par son Parlement du texte des Accords de la capitale européenne, est justement mis en œuvre pour y arriver en suscitant une plus grande implication des Etats et des bailleurs. Pourvu qu’il ne se cache pas des histoires en dessous !