Si le principal syndicat du ministère des Transports a récemment convenu d’arrêter sa grève et d’initier des discussions avec le gouvernement, le secteur n’en connaît pas moins d’accalmie, au regard de la grogne exprimée, le 16 mars 2016, par les PME-PMI.
Le récent débrayage des agents du ministère des Transports s’est soldé par la signature d’une trêve. Après une longue crise due, entre autres, au retard de paiement de primes diverses et aux conditions de travail, la voie du dialogue a été retenue. Pourtant, le secteur semble avoir du mal à se débarrasser de ses démons. Le principal responsable de cette situation ? Pour les membres de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI), la responsabilité d’Ernest Mpouho Epigat est engagée. C’est, du moins, ce qui ressort d’un point-presse tenu le 16 mars courant.
Fâchée de ce que «depuis 2012 les opérateurs du secteur sécurité dans les transports et les entrepreneurs du domaine des services (soient) entrés dans une spirale de difficulté sans précédent», ayant causé la faillite de certains et la dégradation de la qualité des services pour d’autres, la CGPMEI a regretté que le gouvernement ait oublié ses propres promesses, non sans se murer dans un silence sur la question sécuritaire, tout en refusant le dialogue avec les PME-PMI locales spécialisées dans le domaine.
Pourtant, croit savoir la CGPMEI, la sécurité des modes et systèmes de mobilité, le développement économique et social et l’optimisation des recettes de l’Etat sont perçus comme les trois principaux standards internationaux impactant le domaine des transports. «Nous pensons avec certitude que l’objectivité technique et politique qui caractérise les missions du ministère des Transports devrait être au cœur de l’accompagnement des partenaires que les entreprises du secteur sécurité incarnent», a fait savoir le président la confédération, s’étonnant de l’absence de dialogue entretenue par la tutelle. «Les récentes grèves observées ces derniers temps démontrent clairement le caractère précaire des relations intersectorielles et administratives dans les modes et systèmes des transports. Il est inadmissible d’assister sans réaction à la déchéance du secteur dans lequel nous avons investi nos forces, nos ressources intellectuelles et financières. Les autorités administratives, qui ont entrepris le défi de l’optimisation des recettes de l’Etat à travers l’élargissement de l’assiette de contribution des concessions et des usagers, usent de méthodes unilatéralistes pour atteindre leurs objectifs», s’est emporté Emmanuel Marcos Zue Meye Eyene.
Et l’unilatéralité dont sont taxées les autorités administratives serait due au choix de ces derniers d’intégrer des «intrus» dans le secteur depuis quelques mois. Si l’accusation peut paraître cocasse, le président de la CGPMEI n’en assure pas moins qu’«un compatriote d’origine libanaise nommé Ahmad Heijej, prétendument ami du ministre des Transports, écume les alentours des entreprises du secteur sécurité dans les transports, animé par la boulimie de s’accaparer du maximum de concessions de service public déjà confiées à d’autres».
Face à ce qu’ils perçoivent comme une «libanisation du secteur des transports», et devant laquelle ils n’entendent pas plier, les entrepreneurs ont fustigé la révision des conventions de concession des services publics sans initier de consultations avec les partenaires, en l’occurrence le PME-PMI.