Revendiquée par l’opposition et la société civile, la concertation nationale bien qu’acceptée par le président de la République n’aura pas lieu avant la prochaine présidentielle.
Décidément, l’appel des forces de l’opposition et l’invite du secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, lors de sa visite à Libreville, pour un dialogue national ne semblent pas avoir été bien perçus par les pouvoirs publics. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a affirmé, le 16 mars courant, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, qu’«il n’y aura pas de dialogue inclusif avant l’élection peut-être après».
S’il est vrai que, durant de la session plénière extraordinaire du Conseil national de la démocratie (CND), le 18 février dernier, l’exécutif avait livré son avis sur cette question, il demeure qu’il n’avait donné aucune indication temporaire, encore moins souhaité que cette rencontre se tienne après l’échéance présidentielle d’août prochain.
Pour Ali Bongo, elle ne devrait pas être qu’un dialogue politique. «Il doit être un dialogue social, un dialogue culturel, un dialogue civil, un dialogue intergénérationnel. Un dialogue impliquant tous les Gabonais et toutes les Gabonaises, tous les militants ou non des partis politiques ou des associations, un dialogue duquel doit naître un pacte républicain définissant comment vivre le mieux possible ensemble.»
Le respect du calendrier électoral et l’organisation du dialogue inclusif, à moins de six mois de l’élection présidentielle, est-il un pari difficile voire impossible pour le régime en place ? Du côté de l’opposition, il est essentiel de parvenir à une alternance démocratique au sommet de l’Etat en 2016. Dans cette optique, la tenue d’une discussion politique nationale sur les enjeux de l’heure serait la voie royale devant permettre d’éviter au pays le pire qui semble poindre à l’horizon.