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Election présidentielle : Entre frictions et scissions ?
Publié le mercredi 16 mars 2016   |  Gaboneco




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Au Gabon qu’il s’agisse des partis de l’opposition ou de la majorité, les formations politiques traversent des zones de turbulence en période électorale, particulièrement lors de la présidentielle. Normal, la mère des batailles électorales permet à de nombreux acteurs d’être sous les feux des projecteurs. Militantisme opportuniste ?

L’implosion des partis politiques à l’approche de chaque scrutin présidentiel est en passe de devenir une situation courante au Gabon. La tendance est telle que certaines formations politiques sont frappées de bicéphalisme. D’un seul parti au départ, on se retrouve avec deux, trois ou quatre chapelles du même nom, s’il vous plaît. Se pose alors la question du sérieux des militants ?

Une fracture des partis qui peut se justifier par la gestion des structures politiques, souvent contraire aux règles démocratiques. Certains leaders confondent parti politique et entreprise familiale.Notamment en ce qui concerne le mode de désignation des candidats à l’élection présidentielle. Un mode de désignation qui semble-t-il n’est pas encore sorti des orgies du« candidat naturel ». Tous les partis politiques ayant cours sur la scène politique gabonaise semblent n’être pas encore sortis de cette pratique !

Qu’il s’agisse de ceux constituant la majorité présidentielle ou ceux de l’opposition, aucun parti n’a encore procédé à l’organisation des primaires. Histoire de donner la possibilité aux militants de choisir démocratiquement leur candidat. Même ceux qui se présentent depuis l’avènement du multipartisme en 1993, et qui n’ont jamais remporté une élection choisissent toujours de s’imposer aux militants, au motif qu’ils sont fondateurs du parti.

Conséquence immédiate

La conséquence directe de cette confiscation est sans doute le mécontentement de certains militants, et non des moindres, qui ne supportent pas longtemps cette « dictature interne ». Lesquels militants préfèrent claquer la porte en période électorale. Occasion propice pour faire retentir leur voix, soit en créant leurs propres officines ou alors en choisissant de marchander leur soutien à un autre leader.

Transhumance politique ?

Une transhumance politique qui s’accentue aujourd’hui notamment avec les démissions aussi scandaleuses que spectaculaires comme celles de Vincent Boulingui Boukossou, Vice-président du Parti Social Démocrate, le PSD de Pierre Claver Manganga Moussavou, en février dernier. L’ancien militant du PSD a décidé d’apporter son soutien à Jean Ping. C’est aussi le cas du vice-président de l’union nationale, Jean Eyéghe Ndong qui a également rallié le natif d’Omboué, au grand désarroi de ses complices peinant à avaler cette si grosse « indiscipline ». La liste de ces bruyantes démissions est loin d’être exhaustives.

Mais le cas le plus révélateur de cette instabilité au sein des partis politiques est sans doute celui du Parti démocratique gabonais (PDG) où plusieurs cadres claquent la porte depuis plus de deux ans, la dernière en date étant celle d’un groupe de parlementaires baptisé « Héritage et Modernité ». Plus grave, ces dissidents ont créé leur propre parti dénommé « PDG Héritage et Modernité ». Une aile dissidente du parti au pouvoir qui se jette elle aussi dans la bataille à venir.Un nouveau parti que rejette la Secrétaire générale adjointe 2, chargée de la mobilisation, Chrystel Limbourg Iwenga, qui a dit, à l’occasion du Congrès d’investiture d’Ali Bongo Ondimba, le week-end écoulé. « Nous n’accepterons jamais de PDG bis ».

Charles Nestor NKANY

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