Curieusement silencieux depuis le début des manifestations de colère des étudiants, le conseil rectoral a récemment donné son sentiment sur la question. Bourse, inscription électronique, exclusion d’étudiants ont été abordés et l’équipe dirigée par Marc-Louis Ropivia a annoncé un traitement spécial pour les grévistes du 10 mars dernier.
Dans un communiqué publié dans le quotidien «L’union» du mercredi 12 mars 2014, le conseil rectoral de l’Université Omar Bongo (UOB) a tenu à donner son point de vue sur les manifestations de colère des étudiants qui, depuis le début de l’année académique, secouent cet établissement d’enseignement supérieur, entravant de fait le bon déroulement des cours et le respect du calendrier académique.
En effet, après plusieurs mois de silence, l’équipe dirigée par le recteur, Marc-Louis Ropivia s’est exprimée. Pour elle, le «processus de modernisation de l’environnement de travail et de conciliation des esprits» qui a été engagé ces derniers mois au sein de l’UOB, plutôt que de susciter la colère des apprenants, devrait être encouragé et soutenu par ceux-ci. D’autant plus, que ledit processus, traduit par «la mise en place d’une procédure d’inscription électronique, l’informatisation des services de la scolarité et de la bibliothèque universitaire central (BUC) et la diversification d’offres de formation adaptées aux exigences du système LMD et au marché de l’emploi», est entrepris pour le bien des étudiants, la valorisation de l’établissement, mais également pour répondre au souhait des familles de ces étudiants.
Des propos qui, selon le conseil rectoral, devraient apparaître comme une réponse aux nombreuses revendications des étudiants axées sur la supposée «illégalité» du contrat signé avec l’opérateur de téléphonie mobile Airtel Gabon pour l’inscription électronique, mais davantage sur les inquiétudes de plusieurs étudiants à qui de nouveaux enseignements ont été ajoutés dans le programme cette année.
Pourtant, sur la question du retard pris dans le paiement des bourses de nombreux étudiants, un brin évasif, le conseil rectoral a dit son étonnement devant la récente montée au créneau d’un groupe d’étudiants. En effet, alors que des démarches ont été entreprises et portées à la connaissance des plus hautes autorités, indique l’équipe rectorale, «contre toute attente, et alors que l’Agence nationale des bourses du Gabon, après des travaux en commission auxquels ont été associés des représentants des étudiants de l’UOB, procède, depuis lundi 10 mars 2014, conformément aux engagements pris, aux paiement progressif des bourses, un groupe d’étudiants radicaux se réclamant de la Ligue estudiantine des droits de l’Homme, a entrepris, ce même jour de paralyser le déroulement normal des activités pédagogiques.»
Toute chose qui, selon le Conseil, ne saurait rester impuni. A cet effet, conformément à la mission dévolue aux autorités académiques qui est d’«assurer à l’ensemble des étudiants le droit de vaquer en toute quiétude aux activités pédagogiques pour lesquelles leurs familles consentent d’énormes sacrifices», l’équipe de Marc-Louis Ropivia a pris deux principales mesures. La première : «Les étudiants formellement identifiés comme instigateurs et meneurs de l’action déstabilisatrice du lundi 10 mars 2014, et dont la liste (a été) communiquée (mercredi 12 mars 2014) par voie d’affichage au sein du Campus, seront traduits en conseil de discipline qui statuera sur leur sort.» La seconde qui ne manquera pas de susciter sa part de colère et d’indignation : «Toutes les activités des associations étudiantes sont suspendues jusqu’à la mise en place imminente de la Mutuelle unique.»