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Accident ferroviaire de Nkoltang : des poursuites contre le DG de Setrag
Publié le jeudi 13 mars 2014   |  Gabon Review


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© Gabon Review par DR
Accident ferroviaire de Nkoltang : Sidonie Flore Ouwè lors de la conférence de presse du 12 mars 2014


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Un peu plus d’un mois après le tragique accident ferroviaire ayant couté la vie à sept occupants d’un véhicule à Nkoltang, le dossier judiciaire ouvert le jour du drame par le Parquet de Libreville a récemment livré ses premières impressions. A la faveur d’une conférence de presse, le 12 mars 2014, le procureur de la République près le tribunal de Libreville a notamment évoqué un «homicide involontaire» du responsable de Setrag.

la suite d’une plainte déposée par les familles des victimes de l’accident ferroviaire de Nkoltang, le 3 février 2014, le Parquet de Libreville a planché sur ce drame qui a heurté la sensibilité de plus d’un Gabonais. A cet effet, «garant de l’action publique, renforcée par la plainte des familles des victimes, j’ai donné instruction aux Officiers de Police Judiciaire d’Owendo de vérifier les conditions et l’environnement de cette tragédie pour savoir si oui ou non cet indescriptible évènement serait le résultat d’un manquement à une quelconque obligation qui emporterait une réponse pénale, dont la rigueur ne peut étonner eu égard à l’importance des pertes enregistrées», a déclaré le procureur Sidonie Flore Ouwé au cours d’une conférence de presse, le mercredi 12 mars 2014.

Si de nombreuses personnes, à la suite de l’accident ont d’abord imputé le tort au défunt Joseph Ollomo Ondo, conducteur du véhicule accidenté, pour le Parquet de Libreville, au terme de la première enquête effectuée sur les lieux du drame, il ressort désormais que «des graves violations délibérées aux obligations naturelles de prudence et de sécurité » ont été retenues. Toute chose qui interpelle la responsabilité de la Société d’exploitation du Transgabonais (Setrag) dont le directeur général est le principal garant.

Aussi, selon le procureur de la République, dans le domaine de la sécurité des individus, les erreurs ou autres mégardes sont très rarement pardonnables. D’autant plus qu’ «assurer la sécurité des personnes réclame des dispositifs adaptés permettant une protection ciblée et efficace. C’est certes, une obligation de moyens renforcés, mais hélas, le déplorable constat, est, que Setrag n’a pris aucune disposition pour s’acquitter de cette impérieuse obligation».

Or, selon des éléments d’enquête, sur la voie de Nkoltang, «au passage à niveau (…), il n’existe aucune implantation qui participerait de la sécurité des usagers de la voie ferrée. Aucune barrière de sécurité, par exemple, n’est visible pour essayer d’envisager la volonté de Setrag d’assumer ses responsabilités ». De ce fait, indique Mme Ouwé, «il est donc indéniable que Setrag a transgressé une obligation de sécurité ou de prudence ayant mis en danger les passagers du 3 février 2014, commettant mécaniquement l’infraction d’homicide involontaire prévue et puni par l’article 246 du Code Pénal Gabonais.»

Pourtant, malgré la détermination affichée par les autorités du Parquet à poursuivre pénalement de tels manquements, il ressort que le système juridique gabonais «n’envisage pas la responsabilité pénale des personnes morales, elle doit être recherchée, en l’espèce chez celui des dirigeants qui est en charge du contrôle et de la Direction de l’entreprise. En l’occurrence, il s’agit du directeur général» de Setrag.

De fait, Sidonie Flore Ouwé a donc lancé : «j’engage avec fermeté des poursuites contre le directeur général de Setrag pour homicide involontaire. (…) Le tribunal va être saisi et remplira plusieurs missions. C’est à lui et à lui seul qu’il revient d’établir les faits, de déterminer les responsabilités et de répondre aux questions que les victimes ou leurs familles se posent. »

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