Le nouveau ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de l’Immigration et de la Décentralisation, Guy Bertrand Mapangou, accompagné du ministre délégué, Jean Pierre Oyiba, se sont rendus ce mercredi 12 mars 2014 au garage central des forces de polices pour constater l’état dans lequel se trouve le matériel roulant, avant de faire un tour à la Fopi où il a visité la nouvelle dotation faite à la police nationale.
Après la fourrière visitée après sa prise de fonction, le ministre de l’Intérieur, Guy Bertrand Mapangou, s’est rendu ce mercredi au garage central de la police nationale où il a pu se rendre compte de l’état de vétusté du matériel roulant de ce corps de sécurité. Chose curieuse, des voitures de toutes envergures sont parquées dans ce lieu, à l’abandon, parfois pour un simple problème de pneu, de ressort ou de batterie. Telles ces motos flambant neuf livrées au soleil et à la pluie faute d’une simple batterie.
Datant de l’époque du Général Jean Boniface Assélé, ce garage est loin de refléter l’idéal d’une police en Or (Opérationnelle et républicaine). Le bâtiment, s’il semble avoir résisté au temps, a perdu une bonne partie de son toit, tandis qu’il subi de temps à autres des inondations qui contribuent à détruire le matériel déjà immobilisé par les pannes. L’édifice partage un mur mitoyen avec un cimetière d’où partent de hautes herbes. Ce qui pourrait expliquer le peu de véhicules opérationnels pour «la police qui ne demande que des solutions à ses problèmes», sous-tendus par la question des moyens financiers.
Autrement dit, le commandant en chef de la Police nationale, le général Léon Mistoul qui a accompagné les ministres dans cette visite, a indiqué qu’il manquait de moyens financiers pour répondre à tous ces besoins. Et un officier subalterne de se demander «si le général et ses hommes devaient sortir cet argent de leur poche pour réparer ces pannes».
Après ce constat sur le terrain, le ministre de l’Intérieur a exprimé sa colère face au spectacle déplorable qui lui a été présenté. «Regardez ma désolation. Comment ne pas être en larmes à regarder centre vital de la police. Ce que nous avons vu aujourd’hui, avec le ministre délégué, avec le commandant en chef et les assistants techniques, démontre parfaitement ce que c’est l’état de la police. Vous avez vu tous les véhicules de transport de troupes, de transport des barricades, de secours… ne sont même pas sur cales. Ils sont posés à même le sol, les châssis à même le sol. Comment voulez-vous faire une police avec des camions à même le sol», a questionné le ministre de l’Intérieur.
Fort de cela, Guy Bertrand Mapangou s’est adressé aux responsables de la gestion des finances publiques : «Je crois qu’il faudrait peut-être inviter ceux qui sont en charge de l’argent du contribuable, du financement des politiques publiques, de venir regarder cette désolation qui fait pleurer et je suis sûr que les policiers qui sont ici, qui travaillent à longueur de journées doivent pleurer».
Au terme de cette visite, le ministre a estimé qu’il faut «une grande réhabilitation de ce lieu». Le tout passant par «une grande volonté», une volonté politique commune et celle de ceux quoi sont en charge de la gestion des deniers publics. Il compte ainsi sur le soutien du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, qui ambitionne, selon lui, de changer les choses. Le ministre n’a cependant manqué de louer les efforts fournis par les policiers malgré ce manque de moyens. Il a relevé le fait qu’ils continuent de faire leur travail, même si les résultats sont en deçà des attentes.
A la Fopi (Force de police d’intervention), une dotation de quinze camions et 26 véhicules de troupes de marque Iveco ont été livrés. Elle devra renfoncer ses capacités opérationnelles, sa visibilité et son efficacité sur le terrain. Un bémol a cependant été noté : il faut recruter de nouveaux personnels disposant au moins d’un permis B, sinon d’un permis C-D. Car, parmi les voitures au garage, l’on a remarqué qu’il y en a qui ont été cabossées par la faute de certains agents. Dès lors, des mesures seront prises pour que les chauffeurs soient responsables des torts s’ils sont fautifs. De même, des moyens devront être trouvés afin de renforcer les capacités des agents de maintenance de ces véhicules qui coûtent à l’Etat et donc aux contribuables.