LIBREVILLE Le Procureur de la République près du tribunal de première instance de Libreville, Sidonie Flore Ouwè a tenu pour responsable mercredi, à Libreville, la Société d’exploitation du Transgabonais (SETRAG), d’homicide involontaire pour n’avoir pas mis les mesures de sécurité à Nkoltang, où un train de la société ferroviaire a percuté violemment le 3 févier dernier un véhicule ayant à son bord sept personnes qui ont été tous tués lors de l’accident.
« Il est donc indéniable que SETRAG a transgressé une obligation de sécurité ou de prudence ayant mis en danger les passagers du 3 février 2014, commettant mécaniquement l’infraction d’homicide involontaire », a affirmé Mme Ouwè lors d’une conférence de presse.
Selon elle, le directeur général de la SETRAG, Guillaume Verschaeve sera poursuivi en sa qualité de gérant de la société incriminée. L’article 246 du code pénal gabonais n’envisageant pas la responsabilité pénale des personnes morales.
Cette accusation est confortée par les éléments d’enquête diligentée depuis lors par les officiers de police judiciaire, et la plainte des parents des victimes. Il ressort en substance que la convention de concession liant la SETRAG, filiale du Groupe français ERAMET avec l’Etat gabonais depuis la privatisation en 1999 de l’Office du chemin de fer Transgabonais (OCTRA), a été délibérément violée par l’entreprise ferroviaire.
SETRAG n’aurait érigé aucune barrière de sécurité ni toute autre implantation dans tous les passages à niveau traversant le chemin de fer du pays long de 650 KM (Libreville-Franceville). Les passages à niveau sont les intersections des voies de la circulation avec celle ferrée.
Surveillant au lycée de Ntoum (environ 40 KM de Libreville), Joseph Ollomo Ondo, ses cinq enfants et le fils de son voisin embarqués dans sa voiture pour l’école avant de se rendre à son lieu de travail ont péri dans un accident dû à une violente collusion avec un train marchandise de la SETRAG à Nkoltang (23 Km de Libreville).
Quelques jours après cette tragédie, SETRAG avait déclinée dans un communiqué ses responsabilités.