Enfermé dans un silence inouï depuis la fin des élections locales du 14 décembre dernier, Alexandre Barro Chambrier, député du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) est sorti de sa réserve samedi dans son fief politique du 4ème arrondissement de Libreville, au quartier Awendjé.
« Que les gens ne pensent pas que parce qu’effectivement j’essaie d’avoir des bonnes manières, d’être courtois (…) que c’est un signe de faiblesse. Je le dis, je suis quelqu’un de déterminé », a lancé M. Barro Chambrier dans un discours un peu imagé et pas très claire.
« Si d’aventure les gens s’amusent à me chercher ils vont me trouver », a-t-il martelé en s’adressant à ses électeurs venus fêter la livraison d’une route en pavés financée par lui.
L’ancien ministre des mines et des hydrocarbures d’Ali Bongo Ondimba, remercié dès le premier remaniement du gouvernement, est apparut visiblement frustré. Il était un des postulants au fauteuil de maire de Libreville mais le PDG ne lui a pas fait confiance.
« J’avais des ambitions, j’avais un rêve mais… », a rappelé le député qui a été plusieurs fois ministre délégué sous Omar Bongo Ondimba après une carrière à la Banque mondiale.
En marge de la cérémonie, il a dit à des journalistes qu’il était assez frustré mais que cela appartient désormais au passé. « Cela montre la vitalité de la démocratie au sein du PDG », a-t-il relativisé.
En effet, lors des élections locales du 14 décembre dernier, Alexandre Barro Chambrier a engrangé 54,97% de suffrages. Malgré son score confortable, le parti a préféré la liste perdante du 3ème arrondissement dont est issue le nouveau maire élu de Libreville, Rose Christiane Ossoucka Raponda.
Au sujet des envolés lyriques de son père, Marcel Eloi Randi Chambrier qui a dit qu’il « refusait le pouvoir en place », le député Chambrier a soutenu que son père a le droit de s’exprimer car le Gabon est un pays démocratique. Il a regretté l’exploitation politicienne faite de cette déclaration du notable.
Marcel Eloi Randi Chambrier a en effet pris la parole lors d’une cérémonie au cours de laquelle Jacques Adiahenot, ancien secrétaire général du PDG (1990-1994) a officiellement quitté le PDG pour rejoindre l’opposition.
Le fils a reconnu qu’il y a parfois des divergences de vue entre lui et son père mais cela relève de la liberté d’expression.
Alexandre Barro Chambrier, par ailleurs, un peu agacé par les ragots de l’opposition et de certains camarades du parti, n’a donc pas dit qu’il quitte le PDG. Il a au contraire insisté qu’il a un mandat et il tient à respecter le vote de ses électeurs.
