Dix-huit jours auront suffit aux responsables administratifs et membres concernés du gouvernement Ona Ondo pour livrer, comme exigé par le président Ali Bongo, les résultats de la réforme du système de rémunération de la Fonction publique, portant surtout sur les fonds communs.
Le ministre du Budget et des Comptes publics, Christian Magnagna, et ses techniciens viennent de faire preuve d’une célérité prodigieuse en résolvant, en un temps record ayant tout de même évité de faire perdre de l’argent à l’État gabonais, l’équation compliquée et urgentissime qui fait l’objet du mécontentement des agents du service public en général et en particulier des régies financières.
Conscient en effet de la dangerosité et de l’impact de la suppression, dès ce 10 mars 2014, du service minimum dans les services des douanes et des impôts, décidée le samedi 8 mars par les fonctionnaires des régies financières primordiales (Impôts, Douanes et Trésor public), Christian Magnagna et son team de crise ont dû transcender pour trouver l’inconnue d’une équation à plusieurs paramètres, présentée comme l’objet des inégalités, injustices et iniquités dans la rémunération des fonctionnaires gabonais.
Ainsi, un communiqué, livré par le nouveau patron du Budget quelques heures après l’assemblée générale des grévistes en puissance des régies financières, rappelle qu’«avant la réforme décidée par le président Ali Bongo Ondimba, les fonds communs ne concernaient officiellement que 9389 agents de l’État. Avec la réforme, et dans le souci de tenir compte du plus grand nombre dans une même volonté de justice et d’équité, le nombre d’agents publics concernés, y compris la main-d’œuvre non permanente, est de 30356». Un élargissement du nombre d’allocataires qui surprend, de prime abord.
S’agissant des fonds communs, a précisé Christian Magnagna, «nous sommes ainsi passé d’une enveloppe globale de 212 milliards de francs CFA au 31 décembre 2013 pour 9389 agents de l’État, à un plafond de 100 milliards de francs CFA pour toute l’année 2014 et pour 30356 agents». Surprenant, en effet, mais pas sorcier en prenant en compte les arguments du ministre du Budget, sur la méthodologie et le principe adopté pour alléger les charges de l’État.
Ainsi, pour réaliser ces économies et étendre le bénéfice au plus grand nombre, il a été simplement décidé de supprimer les perceptions multiples et injustifiées ; de supprimer la perception par des agents qui, soit n’étaient plus en service ou soit étaient appelés à d’autres fonctions ou étaient appelés à faire valoir leur droit à la retraite. «Les économies ont été également réalisées sur des ressources utilisées en dehors de toute prescription réglementaire à des fins d’investissement ou de fonctionnement», souligne Christian Magnagna qui a déduit que «par l’effet de cette réforme, ce sont plus de 20000 agents du service public qui vont bénéficier des primes d’incitation à la performance, à côté de ceux qui en bénéficiaient déjà à divers titres, tels que les enseignants, les magistrats, les agents de force de sécurité et de défense, les médecins et personnel hospitaliers».
Les mesures annoncées, qui visent à mettre un terme à l’inégalité, à l’injustice, à l’iniquité et aux dérives antérieures, feront, selon le ministre du Budget, l’objet d’un décret, à prendre ce lundi 10 mars 2014, instituant la prime d’incitation à la performance au profit des agents publics. «Ce décret qui fixera le champ d’application de la présente réforme, précisera également la spécificité des différentes régies financières dont la performance et la technicité devront être reconnues et valorisées», a conclu Christian Magnagna non sans demander aux agents des régies financières en grève de reprendre le travail ce lundi 10 mars, la grève ne se justifiant plus, à son entendement.