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Le Maréchalat du Roi Dieu est mort
Publié le vendredi 7 mars 2014   |  Gabon News




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Le Maréchalat du Roi Dieu, « l'écrivain public » le plus célèbre de ses 20 dernières années à Libreville est mort mercredi après près de trois décennies de maladie mentale et de mendicité, après surtout deux décennies d'écriture sur les murs de la capitale gabonaise. Il n'a jamais eu droit à sa pension retraite, victime ainsi d?une société et d'un Etat qui excluent du jour au lendemain ceux qui basculent dans un monde différent.

André Ondo Mba, de son vrai nom, avait plongé du jour au lendemain dans la schizophrénie. L’homme entendait des voix qu’il appelait « ses mythologies » qui lui indiquaient ce qu’il devait écrire.

« L’aventure » avait débuté il y a près de trois décennies. Au fil des années, les Librevillois découvraient sur les murs et parapets de leur capitale des écrits mystérieux qui n’avaient pas de sens pour beaucoup et qui apparaissaient comme des écrits philosophiques pour d’autres. Le Carrefour Rio, l’échangeur de l’ancienne Gare routière, l’échangeur de la RTG, la barrière de l’ancien Hôtel Dowé et d’autres espaces encore ont servi de « cahier » à André Ondo Mba, pour tous « Le Maréchalat du Roi Dieu ».

Plus tard, il a été identifié. Tout le monde ou presque le reconnaissait. Une longue barbe blanche, des ensembles blancs, un chapeau blanc mais aussi un petit seau de peinture noire ou bleue. Le Maréchalat était devenu un homme public.

Sa mort met fin à une vie semée de succès et de désillusions. L’homme a fait des études. Il a obtenu un diplôme d’infirmier. Il a eu des enfants. Et puis il y a eu la maladie qui a fait basculer sa vie et celle de sa famille. A cause de la schizophrénie il a du arrêter le travail. Mais ayant cotisé pendant plus de quinze ans, il avait droit à une pension retraite. Il ne l’a jamais eue puisqu’il avait « perdu » la raison, une excuse qui a amené l’administration en charge des pensions retraites des agents publics à ne jamais lui la donner, le livrant ainsi à la pauvreté et à la mendicité. Mais cela n’a jamais eu raison de sa générosité comme en témoigne Nathalie Yveline Pontalier, la réalisatrice du film « Le Maréchalat du Roi Dieu » présenté au Fespaco 2013.

Le Maréchalat du Roi Dieu a notamment inspiré l’écrivaine gabonaise Odome Angone qui a publié aux éditions Jets d’encre à Paris « Roi Dieu Coupé ». Un anthropologue français et un linguiste gabonais se sont également intéressés à ses écrits.

L’homme va désormais se reposer avec le sentiment d’avoir transmis parfaitement les messages de ses « mythologies » et finalement d’appartenir définitivement à l’histoire artistique et philosophique de son pays.

GN/SM/14

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