Présentée comme l’instigatrice de la garde à vue de neuf agents de l’Agence gabonaise de la sécurité alimentaire (Agasa) pour occupation illégale de locaux à usage de bureaux, l’ancien procureur de la République a souhaité faire une mise au point.
Du 29 février au 3 mars derniers, neuf agents de l’Agence gabonaise de la sécurité alimentaire (Agasa) ont été arrêtés et gardés à vue, sans plainte préalable ni mandat d’amener, au motif d’une occupation illégale de locaux devant abriter les services du futur tribunal spécial de lutte contre la délinquance financière et économique. Une situation attribuée à l’ancien procureur de la République. De l’avis de Sidonie Flore Ouwé, il y aurait confusion sur la personne. «C’est le procureur en exercice, Ndong Essame, qui envoie la brigade d’intervention rapide. C’est lui qui a le droit d’ordonner la mesure de garde à vue et a la plénitude de lever cette garde à vue. Ça ne peut pas être Mme Ouwé», a-t-elle indiqué dans une interview accordée à nos confrères de L’Union, précisant que lorsqu’il y a une infraction supposée, même en l’absence de plaignant, le procureur de la République, qui est garant du maintien de l’ordre, peut s’autosaisir.
La rocambolesque histoire qui aurait privé, pendant plus de 72 heures, neuf familles de leurs chefs, et pour laquelle ni les agents de l’Agasa ni les magistrats du futur tribunal spécial de lutte contre la délinquance financière et économique ne sont coupables, était inconnue des services du Patrimoine. «Nous sommes entrés en contact avec le directeur du Patrimoine. Il est venu à notre palais de justice et nous dira que les agents de l’Agasa devront d’abord rester là provisoirement. Or, un palais de justice est inviolable», a-t-elle affirmé, poursuivant : «Dans quel pays au monde avez-vous vu une autre administration venir dans un palais de justice ?»
A l’issue de l’entretien entre Sidonie Flore Ouwé et le directeur du Patrimoine, cette dérive a été attribuée à l’ignorance des agents du ministère du Budget. Selon le responsable du Patrimoine, ils ne savaient pas que la justice et l’administration ne cohabitent pas. «Le directeur du Patrimoine dira qu’il ne savait pas que ça ne se passe pas comme ça», a souligné l’ancien procureur.