Après les sanctions contre trois députés membres du Parti démocratique gabonais, Héritage et Modernité a annoncé sa mutation en une tendance, affirmant son intention de présenter un candidat à la prochaine présidentielle. Un gros caillou dans la chaussure du président de la République…
Pour la présidentielle à venir, il faudra compter avec le Parti démocratique gabonais (PDG). Si c’était entendu depuis la déclaration de candidature d’Ali Bongo, beaucoup avaient prédit que le parti au pouvoir irait en rangs dispersés. Un présage en passe de se réaliser avec la scission intervenue le 10 mars 2016.
Un coup dur pour Ali Bongo à moins de trois jours du congrès d’investiture. D’autant que la nouvelle tendance, dénommée PDG-Héritage et Modernité, entend présenter un candidat à la prochaine élection présidentielle. Cette candidature donnera sans nul doute du fil à retordre à la tendance conduite par Ali Bongo et Faustin Boukoubi, déjà baptisée par certains PDG-émergent. Surtout qu’Alexandre Barro Chambrier, Michel Menga, Jonathan Ignoumba et leurs compagnons semblent soutenus par plusieurs organisations de la société civile, des partis et plateformes politiques de l’opposition, notamment le Front de l’opposition pour l’alternance, dont le message, délivré par Jacques Adiahénot, invitait les «exclus» de la veille à prendre leurs responsabilités pour sortir le pays de la situation actuelle. «Nous sommes des PDGistes, et le PDG n’est pas un patrimoine privé», a répondu Michel Menga.
Exclu au même titre qu’Alexandre Barro Chambrier et Jonathan Ignoumba, le député de la Noya, moquant cette décision, n’a pas manqué de s’interroger sur le positionnement de certains responsables de sa famille politique. «Nous avons tous consacré du temps et de l’énergie pour le fonctionnement de ce parti. Et quand ça chauffait en 1990, on n’a pas vu beaucoup de monde. Ce qui est extraordinaire, c’est que ceux qu’on voit aux premières loges aujourd’hui, on ne les avait jamais rencontrés dans aucune réunion du Parti démocratique gabonais (PDG). Et ce sont eux qui veulent venir nous donner des leçons de militantisme ? Nous disons que nous ne l’acceptons pas ! Et vu que le PDG est un patrimoine commun, nous avons décidé de prendre notre part», a-t-il martelé, regrettant ne pas avoir été entendu depuis leur sortie du 27 juin 2015. Ce jour-là, ils avaient dénoncé les dysfonctionnements internes au PDG, exprimant leurs inquiétudes quant à la gouvernance et la dégradation du climat socio-politique dans le pays.
Quinze députés ont été formellement identifiés lors de cette manifestation alors que des sources rapportent qu’il y en avait environ une trentaine. Ali Bongo et Faustin Boukoubi vont-ils poursuivre dans la logique de la sanction et de l’exclusion ? Vont-ils, au contraire, se faire plus conciliants ? L’avenir nous le dira…