Dénonçant «la confusion des genres » suite à l’intervention de Claude Dumont-Beghi sur Gabon Télévision, l’Union des forces pour l’alternance (UFA) conditionne la participation du président de la République à la présidentielle à venir à la clarification de sa situation administrative.
Dénonçant la confusion entre intérêts publics et intérêts privés, récemment illustrée par la retransmission de la conférence de presse de l’avocate d’Ali Bongo, le 5 mars courant, par Gabon Télévision, mais aussi par l’utilisation des moyens de l’Etat à des fins propagandistes, l’Union des forces pour l’alternance (UFA) appelle à un engagement citoyen. «L’avocate d’Ali Bongo Ondimba dans la succession Omar Bongo Ondimba est venue, sur la chaine publique de télévision, faire le point sur une affaire strictement privée», a laissé entendre le président en exercice de l’Union des forces pour l’alternance (UFA). «Ali Bongo Ondimba a profité de la tournée du président de la République pour faire sa déclaration de candidature à Ozouri, dans la grande banlieue de Port Gentil. Une fois de plus, il y a confusion des genres», a-t-il relevé. Cette sortie a été faite, le 9 mars dernier, à la faveur d’un point-presse qui réunissait, entre autres, Philibert Andzembé, Jean Ping, Louis-Gaston Mayila et Benoît Mouity Nzamba.
Pour David Mbadinga, Claude Dumont-Beghi a oublié qu’elle n’est pas l’avocate de la République gabonaise mais bien d’Ali Bongo Ondimba. «De ce fait, elle ne devait pas utiliser les médias publics au profit de son client», a martelé le président en exercice de l’UFA. «Qui pense que, dans une République digne de ce nom, les dirigeants ne confondent jamais les affaires publiques à celles privées ? Mais au Gabon, l’avocate d’Ali Bongo Ondimba peut allègrement narguer le peuple gabonais et disposer de la télévision publique à sa guise», a-t-il ajouté. A ses yeux, ce mélange des genres pose le problème de «l’égalité des chances», concept dont le président de la République se fait désormais le héraut. «Elle ne devait pas utiliser les médias publics au profit de son client», a-t-il encore dit.
Revenant sur la situation administrative du président de la République, le président en exercice de l’UFA a affirmé que tous les Gabonais l’ont entendu dire, en réponse à une question d’Alain Foka sur les ondes de Radio France internationale (RFI), «que les documents qu’il a utilisés pour les élections de 2009 sont des faux». «Comment Me Dumont Beghi peut-elle soutenir, sans sourciller, que l’acte de naissance de ce monsieur est authentique?», s’est demandé David Mbadinga, avant de trancher : «Nous sommes là dans un cas de forfaiture». «Toute candidature d’Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle de cette année est conditionnée par la production d’un acte de naissance authentique et la preuve de sa filiation», a-t-il asséné. «Les signataires de la présente déclaration exigent d’Ali Bongo Ondimba le respect strict des dispositions de l’article 10 de la Constitution de la République gabonaise», a conclu l’orateur.