Inquiets du mutisme de la Cour constitutionnelle et des deux chambres du Parlement, l’ancien secrétaire général du Conseil national de sécurité en appelle à leurs dirigeants.
Très alerte sur l’actualité politique, Léon Paul Ngoulakia s’est, une fois de plus, exprimé sur la prochaine échéance électorale. Dans un courrier adressé conjointement à la présidente de la Cour constitutionnelle et aux présidents des deux chambres du Parlement, il s’étonne de leur mutisme face aux enjeux de l’heure. «Le citoyen que je suis, à l’instar d’autres compatriotes, constate que malgré la violation quasi-permanente de la Constitution, les institutions dont vous avez la charge, opposent un mutisme inquiétant quant au déroulement des prochaines échéances électorales», écrit-il, se référant, pour la circonstance, à quelques vers de l’hymne national.
Pour l’ancien secrétaire général du Conseil national de sécurité, «au regard de la situation politique actuelle, notre amour pour le Gabon nous oblige à intégrer dans nos esprits, les extraits (de l’hymne national)». Estimant que le président de l’Assemblée nationale est le «représentant de la maison du peuple», la présidente du Sénat la «(gardienne) de la case des sages» et la présidente de la Cour constitutionnelle le «garant de la loi fondamentale», Léon Paul Ngoulakia estime qu’ils ont «la responsabilité de garantir l’égalité des chances, des droits de tous les Gabonais devant la loi, de faire respecter les dispositions prévues en matière d’élection sans discrimination, sans parti pris». «Il y va de la crédibilité de ces institutions tant sur le plan national qu’international», tranche-t-il. «Le Gabon notre pays, se doit de vivre dans la paix, l’unité nationale, la cohésion sociale et le vivre ensemble», laisse-t-il encore entendre, poursuivant : «Si cet idéal républicain venait à être fragilisé, vous ne pourriez, en aucun cas, vous soustraire des responsabilités qui sont les vôtres devant l’histoire (…)» « A défaut de ne pas savoir ce que l’on veut, nous devons être d’accord sur ce que nous ne voulons pas», assène-t-il.
Léon Paul Ngoulakia a, par ailleurs, lancé un avertissement à tout éventuel fauteur de troubles. «Au nom de mon attachement à la patrie et aux valeurs républicaines, je m’opposerais résolument avec ceux qui, comme moi, refusent celui dont la soif du pouvoir pour le pouvoir est de créer la peur et le chaos. Aussi, si nous n’y prenons garde le peuple souverain nous jugera devant le tribunal de l’histoire», a-t-il conclu.