Le débat sur l’authenticité de l’acte de naissance du président de la République pourrait prendre une tournure nouvelle. L’avocat d’Onaïda Maïsha Bongo Ondimba semble déterminé à faire la lumière sur les dissemblances qu’il dit déceler entre l’acte de naissance publié, le 2 décembre 2014, par le quotidien français Le Monde et celui qui a récemment été récupéré à Nantes.
Au-delà de la leçon de droit assez complexe délivrée au peuple gabonais lors de sa conférence de presse du 4 mars dernier et de l’annonce de son intention de déposer plainte pour diffamation et affirmation de parjure à l’endroit de son client, la sortie médiatique de Claude Dumont-Beghi a contraint la partie adverse à livrer les détails de la prochaine étape de ce feuilleton judiciaire, dans le cadre de la constitution de partie civile. «J’ai reçu mandant pour cela et à ce jour nous poursuivons notre action», a déclaré Eric Moutet dans les colonnes de notre confrère Échos du Nord.
Concrètement, il s’agira, pour l’avocat d’Onaïda Maïsha Bongo Ondimba, de solliciter, à partir du 8 ou du 9 mars prochain, la désignation automatique d’un juge d’instruction chargé de mener une enquête approfondie sur les différences qui subsistent entre l’acte de naissance publié, le 2 décembre 2014, par le quotidien français Le Monde et celui qui a récemment été récupéré dans les archives du service central d’état-civil de Nantes.
Des éléments qualifiés de «troublants», notamment, la naissance, à cinq mois d’intervalle et de la même mère qu’Ali Bongo, d’Annick Bongo mais aussi les dissemblances entre les actes produits et ceux existant à l’époque de l’Afrique équatoriale française (AFE) ; l’absence d’attribut ou de tampon officiel de la mairie ou d’un quelconque service d’état-civil ; la mauvaise orthographe du nom de l’officier d’état-civil qui apparaît sur les actes de 1959 et l’absence de signature ; la présence de la seule signature d’Omar Bongo Ondimba… «Si l’on admet la thèse du double registre établi au même moment, ce que plaide madame Dumont-Beghi sans doute à juste titre, comment expliquer que monsieur Omar Bongo ait pu avoir deux signatures aussi différentes au moment de signer un acte et la copie de cet acte», s’est interrogé Eric Moutet, poursuivant : «Ce n’est pas en salissant Onaïda qu’on annulera d’un trait les questions qu’elle se pose et continuera de se poser tant que des réponses claires et précises n’auront pas été apportées».