L’agence de notation table sur la note «Ba3», assortie d’une tendance à la baisse consécutive à la chute des prix du baril de pétrole.
Moody’s investors service s’est, une nouvelle fois, attardée sur le cas du Gabon, à qui elle a attribué la note «Ba3» (notation d’émetteur), assortie d’une révision à la baisse, contrairement à la notation de 2014 (perspective stable). L’agence de notation évalue ainsi l’ampleur de l’impact de la chute des prix du pétrole sur le Gabon. «Tendance qui devrait encore perdurer pendant quelques années», prévient-elle, réaffirmant sa volonté «d’évaluer la stratégie de financement du gouvernement dans les années à venir et l’impact qu’elle a pour le risque de liquidité du pays». Selon cette agence, «la révision à la baisse permettra également d’évaluer le soutien du crédit offert par l’adhésion de la République du Gabon à la zone franc, une union monétaire dont la monnaie est rattachée à l’euro avec une garantie de l’autorité budgétaire de la France, au cours de cette période de prix du pétrole déprimés».
Plus précisément, Moody’s souligne que le Gabon est fortement dépendant des hydrocarbures. «Les exportations de pétrole et de gaz représentent plus de 65% du total des exportations et environ 32% du PIB en 2014 selon la Conférence des Nations-unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Il a également fourni environ 32% des recettes publiques consolidées en 2015», explique l’agence de notation. Pour Moody’s, le choc structurel sur le marché du pétrole affaiblit le profil de crédit du pays, le solde du compte courant par rapport au PIB étant passé d’un excédent de 10,6% à un déficit de 5%.
Sans réformes de structure, les prix du pétrole, au cours des prochaines années, impliqueraient une hausse de 12 points du fardeau de la dette brute d’ici à 2018.Surtout que les réserves sont modestes, à environ 8% du PIB en 2015. «Le gouvernement a déclaré son intention d’entreprendre une série de plans pour contenir la détérioration de la situation budgétaire et atténuer l’impact sur sa qualité de crédit, y compris des réductions de dépenses, les réformes fiscales qui élargissent l’assiette fiscale et des mesures visant à diversifier la base économique du pays», a rappelé Moody’s.
Moody’s doit aussi évaluer la capacité du pays à atténuer l’impact du prix du pétrole sur sa cote de crédit. Plus précisément, elle évaluera «la clarté, la portée et l’ambition des plans par rapport à l’ampleur de la tâche, le temps nécessaire pour eux de porter des fruits». La note du Gabon pourrait être dégradée si les plans du gouvernement s’avèrent insuffisants. «Le résultat le plus probable de l’examen dans ce cas serait un déclassement d’un cran. Toutefois, étant donné l’ampleur de l’impact du choc pétrolier sur la République du Gabon, un déclassement de plus d’un cran est possible», conclut l’agence de notation.