Au Gabon, le phénomène des crimes rituels poursuit sa croissance. L’ALCR a rendu public ce constat lors d’une rencontre avec la presse, jeudi à l’Institut Français de Libreville, juste après sa tournée dans les villes d’Oyem et de Bitam.
Cette conférence de presse est apparue comme une sensibilisation à l’endroit des journalistes, des gouvernants et des ONG, pour leur demander d’être plus impliqués en faveur de l’éradication de ce mal qui continu d’endeuiller des familles au Gabon. Dans son action, L’Association de Lutte contre les Crimes Rituels fait face à de nombreuses difficultés. La lenteur des procédures judiciaires, les mésententes autour de la notion de preuve, l’absence d’outils modernes permettant aux enquêteurs de faire leur travail, l’abandon d’enquêtes, la corruption, la disparition de dossiers et bien d’autres problèmes ont été émis.
Depuis plusieurs années, ce phénomène sème la peur dans les foyers. Les meurtres avec prélèvement d’organes sont commis dans toutes les régions du pays. Certaines villes, telles que Lambaréné, Mouila, Tchibanga, Libreville, semblent être les plus touchées. Selon le président de l’ALCR, Jean-Elvis Ebang, le nombre d’assassinats à but fétichistes est en hausse ces dernières années. En 2013, 40 corps retrouvés ; en 2014, 38 cas ; en 2015, 45 ; et depuis janvier 2016, 16 cas ont déjà été enregistrés.
Les observations de cette ONG révèlent que les crimes rituels augmentent en période électorale. C’était aussi l’occasion de lancer un appel à toute la population, vu que le Gabon est à la veille d’une élection présidentielle. Dans la majorité des cas où les suspects ont été arrêtés, ces derniers avouent être à la solde de personnalités politiques. Des anthropologues gabonais estiment que plusieurs hommes politiques croient que les organes prélevés procurent du pouvoir à celui qui les détient ou qui en consomme.
Sexe, langue, sang, sperme, seins, cœur, cerveau, oreilles, mains, et dents sont les principaux organes retirés. Dans les années 1980, les enfants étaient les premières victimes. Aujourd’hui, hommes et femmes de tous âges sont ciblés.