Des effluves de malversations s’échapperaient de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) ? C’est, du moins, ce que laisse suggérer le silence autour du Programme d’assistance financière (Paf).
Présenté comme un «monsieur propre» à son arrivée à la tête de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot), Pierre-Alain Mounguengui renvoie-t-il toujours cette image ? Cette question prend tout son sens au regard du silence entretenu au sujet des versements effectués par la Fédération internationale de football association (Fifa) dans le cadre du Programme d’assistance financière (Paf) à la Fédération gabonaise de football (Fegafoot). «Je n’aimerais pas un jour qu’on indexe ma femme ou mon fils parce que j’ai été impliqué dans un dossier douteux», avait pourtant lancé Pierre-Alain Mounguengui, un an plus tôt, exhibant les preuves du versement d’un montant de 205 millions de francs dans le cadre du Paf. «Je le fais parce que je souhaite être transparent avec vous et avec tout le monde pour qu’on ne me soupçonne pas de quoi que ce soit», avait-il alors affirmé.
Depuis lors, d’autres financements sont tombés dans les caisses de la Fégafoot, sans que l’information n’ait été rendue publique. Il se murmure que trois autres versements, d’une valeur totale de 650 millions de francs, ont été effectués et que, visiblement, cette manne n’a pas servi à ce à quoi elle était destinée. Les «mauvaises langues» n’en veulent pour preuve que la situation des centres de formation, qui tirent le diable par la queue et les tribulations du football féminin, en dépit de «tournois champêtres» dans l’arrière-pays. «Le comble est que la sélection nationale féminine, de retour d’un match en RDC, était bloquée dans un hôtel faute de prime versée aux athlètes», déplore un observateur du football local.
Aux dernières nouvelles, selon les mêmes sources, la Fifa aurait offert un bonus de 125 millions de francs à la Fegafoot pour les éliminatoires du Mondial 2018. Or, les charges liées aux déplacements internationaux des Panthères sont supportées par l’Etat, la livraison du projet goal de Bikélé est loin d’être à l’ordre du jour et, les ligues provinciales vivotent, au point de succomber aux sirènes de certains politiciens. Où va donc l’argent du Paf ? «Le football gabonais n’évolue plus à l’échelle internationale depuis le 30 mars 2014», accuse un observateur. Il n’en veut lui aussi pour preuve que les résultats des différentes sélections nationales de football : échec des U17 et U20 aux éliminatoires de la Coupe d’Afriques des nations (Can), sortie en phase de poules de la sélection nationale à la Can 2015 et, plus récemment, au Championnat d’Afrique des nations (Chan). «Jamais le Gabon n’a été autant ridiculisé», assurent les acteurs du football local. La confiance règne…