Au cours de son exposé à l'occasion des 9èmes journées parlementaires PDG à Oyem, le ministre de l'Intérieur, Guy Bertrand Mapangou, a développé la nouvelle vision de l'Exécutif. Laquelle a été élaborée avec la participation du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Cela, pendant que la loi sur la décentralisation est encore au Parlement pour révision.
LA décentralisation était encore à l'ordre du jour des 9ès journées parlementaires PDG qui viennent de se tenir à Oyem (Woleu-Ntem). Cette fois, le sujet y relatif était soulevé par le thème : "Comment l'émergence peut-elle contribuer à rendre effective la décentralisation ?" . Et l'honneur revenait au tout nouveau ministre de l'Intérieur, également en charge de ce volet, Guy Bertrand Mapangou, de développer ledit thème.
C'était donc l'occasion pour le locataire de l'avenue de Cointet de dévoiler "la Stratégie de décentralisation et de déconcentration pour le développement local" élaborée par le gouvernement avec la participation du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Selon cette stratégie, a souligné l'exposant, "à l'horizon 2018, le Gabon émergent est organisé en collectivités locales jouissant d'une autonomie effective entretenant entre elles, ainsi qu'avec les autorités déconcentrées de l'Etat, de la société civile, du secteur privé et des partenaires étrangers, une coopération active pour promouvoir un développement local, intégré, harmonieux, durable et participatif à travers la bonne gouvernance" .
La stratégie gouvernementale se décline en cinq axes d'orientation : l'appropriation politique et sociale de stratégie ; la consolidation du cadre juridique ; le développement des capacités des acteurs concernés ; le renforcement du financement du développement local ; et l'amélioration de la gouvernance et de la démocratie locale.
Par rapport au premier axe, le gouvernement juge utile d'assurer l'appropriation du processus de décentralisation à la fois par le corps social et par la classe politique. Voilà pourquoi le ministère de l'Intérieur entend organiser des ateliers de vulgarisation et d'appropriation des textes juridiques relatifs à la décentralisation.
S'agissant de la consolidation du cadre juridique et institutionnel, le ministre a dit que dès l'adoption des modifications de la loi par le Parlement, son département s'attellera à mettre en place des textes d'application ainsi que des organes de pilotages. A savoir la commission nationale de décentralisation, le comité technique de décentralisation et les commissions provinciales de décentralisation.
En ce qui concerne le développement des capacités des acteurs, l'avenue de Cointet se propose de renforcer les capacités spécifiques des personnels centraux du ministère en charge de la Décentralisation et des structures déconcentrées. Tout comme le renforcement des capacités des collectivités locales ; celui des capacités spécifiques des administrations étatiques accompagnant la décentralisation ; et la création d'une synergie entre les différentes administrations compétentes.
Au niveau du financement du développement local, le gouvernement envisage : la mise en place d'un mécanisme national de financement des collectivités locales ; l'institutionnalisation d'un Fonds de péréquation des collectivités locales ; l'exploitation du potentiel des collectivités locales ; ainsi que la promotion de la coopération décentralisée.
Par rapport au dernier axe enfin, il s'agira pour le gouvernement d'introduire des exigences particulières dans la gestion des collectivités locales. Dans ce sens, il entend instaurer l'obligation pour les acteurs locaux de rendre compte de la gestion de la chose publique à travers le contrôle des conseils locaux par la Cour des Comptes...
Du point de vue théorique, on peut affirmer que la stratégie gouvernementale de décentralisation peut s'avérer pertinente. Mais qu'en sera-t-il concrètement ?