A l'ouverture, hier, de la première session ordinaire de l'Assemblée nationale, le président de la première chambre du Parlement gabonais, Guy Nzouba Ndama, s'est montré particulièrement embarrassé vis-à-vis d'une situation préoccupante qui, selon lui, trouble les consciences et la sérénité de la majorité : ''la consommation boulimique ou plutôt l'usage inflationniste des ordonnances par le gouvernement de la République''. Une propension à légiférer par voie d'ordonnances qui, à l'entendre, peut laisser perplexe d'autant que, selon lui, jouissant d'une majorité parlementaire confortable, le gouvernement ne peut craindre une obstruction législative susceptible d'entraver son action.
En présence de son homologue de la République démocratique du Congo (RDC), Aubin Minaku Ndjalandjoko, du Premier ministre, des chefs des institutions constitutionnelles et des membres du corps diplomatique, le président de l'Assemblée nationale s'est dit préoccupé par cette situation. Vu que, selon lui, de 2012 à 2015, sur les 107 projets de lois enregistrés, 54 sont des projets de lois de ratification d'ordonnances. Une situation incompréhensible à ses yeux, d'autant que l'habilitation à légiférer par voie d'ordonnances ne devrait concerner, a-t-il rappelé, que ''les seuls cas d'urgence en principe. C'est-à-dire les cas qui nécessiteraient le déroulement immédiat de l'action gouvernementale au risque d'un péril imminent''.