C’est la position exprimée par Michel TASSE, président de l’ONG Journaliste en Afrique pour le développement (JAD Cameroun), au terme du programme de formation des journalistes organisé conjointement avec l’Association gabonaise des journalistes agenciers, audiovisuels et de presse écrite, du 24 au 27 février, à l’Institut de gestion de Gros Bouquet. Formation appuyée par l’Union européenne, en vue d’asseoir une couverture équitable du scrutin présidentiel 2016.
Former davantage les journalistes gabonais, et spécialement ceux qui s’intéressent aux questions politiques, en vue d’assurer une couverture professionnelle et équitable de l’élection présidentielle de 2016. Notamment en donnant la parole à tous les candidats en lice, et en recoupant le maximum de sources avant de publier ou de diffuser une information. C’est le principal module d’enseignement sur lequel se sont penchés les vingt journalistes sélectionnés pour suivre cette formation, animée durant quatre jours par Louis LE METER, journaliste retraité du quotidien Ouest-France. Lequel a d’ailleurs insisté sur la rigueur, l’objectivité, et la neutralité, qualités essentielles d’un journalisme professionnel et indépendant.
Pour le chef de la délégation européenne, Elmut KULTZ, ce projet financé au titre de la démocratie et des droits de l’homme dans les pays de la CEAC, et ailleurs vise à « promouvoir la démocratie au Gabon, à travers l’indépendance et le pluralisme des médias dans le traitement de l’information en période électorale ».
Une formation nécessaire pour les journalistes gabonais ?
Pour Michel TASSE, président de JAD Cameroun, « la formation des journalistes est nécessaire au Gabon comme partout ailleurs ». Car le métier de journaliste dit-il « est un métier qui évolue et demande une formation permanente. Ce d’autant plus que les échéances qui viennent sont des échéances importantes à savoir l’élection présidentielle. Et même plu tard les législatives. Donc il est impératif que les journalistes puissent se former pour pouvoir faire ce travail avec beaucoup d’efficacité, pour contribuer eux aussi à l’avancement de la démocratie au Gabon ».
Une tache qui s’annonce difficile pour les journalistes gabonais
Du militantisme politique plutôt que du journalisme. Voilà le constat unanime auquel sont parvenus les initiateurs du projet, et même l’ensemble des participants, au sujet du traitement de l’information par la majorité des journalistes gabonais. Les organes de presse, tous ou presque sont détenus par des personnalités politiques qui, ayant déjà des idéologies tranchées ne permettent plus aux journalistes de traiter de l’actualité en toute indépendance. Non sans évoquer le manque d’indépendance financière des journalistes vivant dans la précarité absolue, et qui ne prennent souvent pas de distance nécessaire dans le traitement des informations qu’ils diffusent ou publient. Un manque d’indépendance à l’origine d’un certains nombre de dérives professionnelles que l’on constate dans bon nombre de journaux, quels qu’ils soient.
Pour George Maixent NTOUTOUME, journalistes à Gabonnews, « cette formation ne fera que rappeler simplement ce que ce médias avait déjà commencé à faire. A savoir traiter l’information de manière équilibrée, aussi bien pour l’opposition que pour la majorité ».Point de vue également partagé par une consœur de l’hebdomadaire Echos du Nord, qui pense pour sa part qu’elle est « à la base journaliste » et qu’en tant que telle, il lui appartient de faire correctement son travail en tenant compte des exigences du métier, au-delà du positionnement du média.
Résultats attendus
Au terme de cette formation, il a été mis en place un observatoire chargé d’observer un certain nombre de journaux de la place, en matière d’équilibre dans le traitement de l’information (politique surtout). Et ce jusqu’à l’élection présidentielle. L’observatoire rendra son rapport chaque fin de mois pour ce projet appuyé par l’union européenne sur une durée de deux ans.