Considérée comme unilatérale, la décision de réduire les émoluments des joueurs professionnels n’est pas du goût de l’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG), qui parle d’une violation flagrante du Code du travail.
Décidée lors de la dernière assemblée ordinaire de la Ligue nationale de football professionnel (Linafp), la baisse des salaires des joueurs de première et deuxième divisions a suscité de vives réactions. L’Association nationale des footballeurs professionnels du Gabon (ANFPG) a marqué son étonnement. Elle s’interroge sur deux points, allant jusqu’à parler d’une violation flagrante du Code du travail.
Dans un communiqué publié le 29 février dernier, le président de l’ANFPG fait d’abord remarquer qu’il s’agit d’une «décision unilatérale de modifier de manière substantielle un élément principal du contrat en cours d’un salarié (sa rémunération) sans discussion préalable avec la personne concernée ou son représentant». Ensuite, relevant que «ce salaire minimum est l’un des points les plus importants du projet du gouvernement de professionnaliser le championnat de football», Rémy Ebanega remet en cause la base de calcul adoptée par la Linafp et les présidents de clubs pour faire passer le salaire minimum du footballeur de D1 de 400 000 à 150 000 francs et de 150 000 à 80 000 francs pour le joueur de D2.
Sur ces fondements, l’ANFPG rappelle à la Linafp que le footballeur n’est pas une propriété privée de son club. «Il est lié à ce dernier par un contrat de travail. Il a donc le droit d’être consulté au préalable sur des décisions relatives à la modification d’un élément de son contrat de travail, quel qu’en soit le terme», fait-elle remarquer, soutenant que les footballeurs sont des salariés à part entière. «Le nouveau contrat standard proposé par l’ANFPG et validé par la Linafp au mois de novembre 2015 a été établi selon le Code du travail. Et donc applicable sur le territoire gabonais et le règlement Fifa du statut et du transfert du joueur», a laissé entendre l’ANFPG.
Militant pour le respect des droits des footballeurs professionnels, l’ANFPG interpelle les instances nationales et internationales du football sur la nécessité d’élaborer une charte du football au Gabon avant le début de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2017.