Alors que la grève lancée le 18 février dernier n’avait jusque-là rien apporté de positif, les douaniers, réunis pour la plupart au sein du Syndicat national des agents des douanes (SNAD) et du Syndicat national des travailleurs en douanes (Synatrad), ont décidé à l’unanimité, dans la matinée du mardi 4 mars 2014, de durcir le ton. Cette décision, adoptée au terme d’une assemblée générale précédée par la déclaration conjointe des responsables des deux organisations syndicales, a pour objectif de «faire réagir les autorités gabonaises, jusque-là muettes devant les revendications des agents».
En effet, depuis le lancement de la grève en cours dans le secteur des douanes, ni la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI) ni le ministère de tutelle n’a réagi aux revendications contenues dans le cahier des charges déposé sur la table des deux institutions depuis plusieurs mois déjà. Des revendications qui, assure Jean Didier Mbatchi Bayonne, le secrétaire général du SNAD, dont le point principal n’est pourtant pas la suspension des fonds communs décidés par le Président de la République, il y a trois semaines.
«Notre grève n’a pas pour point focal la perception des fonds communs. Ce ne sont que des rumeurs. Notre pays ne vit que de rumeurs. L’objectif premier, c’est l’examen des problèmes contenus dans notre cahier des charges. Nous avons envoyé beaucoup de signaux aux autorités, apparemment, elles font comme si elles ne veulent rien savoir. Sur ce, nous avons eu une petite réunion qui a décidé du durcissement de la grève. Il faut qu’on nous écoute. Il faut qu’on trouve des solutions idoines à ces problèmes et cela dès maintenant», a déclaré le SG du SNAD au terme d’un entretien à huis clos avec les syndicalistes.
Au cours de ce conciliabule, les agents des douanes, particulièrement inquiets d’un nouvel échec de leur grève ainsi qu’il en a été le cas en février 2012, ont mis en œuvre un ensemble de stratégies se résumant pour la plupart à une suspension de plusieurs services dans le secteur. Cette interruption momentanée de la fourniture des services concède à nouveau, selon les responsables du SNAD et du Synatrad, un service minimum, cette fois, pour la circulation des médicaments. L’activité dans les ports, les aéroports et certaines frontières terrestres devrait connaître une forte perturbation, ont promis les douaniers.