Le ministre des Infrastructures reconnaît avoir rendu visite à la fille du président de l’Union nationale, mais pas pour les raisons évoquées lors du sixième anniversaire du parti d’opposition.
Jean Pierre Oyiba a récemment livré sa part de vérité sur la révélation faite par Zacharie Myboto au sujet d’une sollicitation du retrait de la plainte d’Onaida Maïsha Bongo Ondimba contre Ali Bongo. Se voulant explicatif, le membre du comité permanent du bureau politique du Parti démocratique gabonais (PDG) a dit être choqué par de telles allégations. «On affirme des choses qui ne sont pas vraies», a-t-il lancé, le 26 février dernier à son cabinet où il était interviewé à l’issue de sa visite des chantiers de construction et de réhabilitation de voiries à Libreville
Saluant la sagesse du président de l’Union nationale dont il a reconnu la contribution dans la construction du Gabon, Jean-Pierre Oyiba a rappelé la relation qui les lie. «C’est un dignitaire de ce pays et surtout un grand-frère, un oncle et un père. On choisit ses amis, mais on ne choisit pas ses parents», a-t-il affirmé, comme pour marquer sa surprise au sujet des commentaires sur sa visite du 22 octobre dernier à Chantal Myboto Gondjout. «Je ne sais pas comment peut-on dire à quelqu’un de ne pas rendre visite à son parent. L’instrumentalisation qui a été faite de cette visite me choque et me surprend», a-t-il avancé.
S’il est vrai que le ministre des Infrastructures a rendu visite à Chantal Myboto Gondjout, le jour du verdict du tribunal de Nantes concernant la requête pour l’obtention de l’acte de naissance d’Ali Bongo, il a dit ne pas se reconnaître dans le rôle d’émissaire. Pour lui, sa démarche était motivée par la préservation de la cellule familiale de tout intérêt politicien. «Moi je me suis rendu chez cette sœur pour lui dire, dans le cadre de nos échanges dans la famille, qu’il faut préserver cette cellule, parce qu’au-delà de nos appartenances politiques, au-delà de nos idées contradictoires, au-delà de nos programmes de société, la famille reste ce qu’il y a de plus chère. Parce que dans la famille c’est l’amour, c’est le respect et c’est la protection des uns et des autres. On ne peut pas se permettre d’évoquer la famille et de confondre les aspects ou les questions relevant de la famille avec la politique», a-t-il affirmé, ajoutant : «Je comprends encore une fois que nous soyons en politique mais, du peu que j’ai appris d’Omar Bongo Ondimba, Dieu ait son âme, même si nous faisons de la politique, au Gabon, le débat politique tourne autour de quoi ? Des convictions, des idéologies ou c’est un débat d’égo ?»
Si l’on peut permettre à chacune des parties d’interpréter et d’apprécier cette visite à sa guise, il reste que la corrélation entre les dates laisse songeur.