Sitôt nommée, la ministre du Commerce, des PME, de l’Artisanat, du Tourisme et du Développement des services avait vite fait de fixer le cap. Elle avait énoncé un certain nombre de projets à court, moyen et long termes. C’est donc dans cette perspective que se déroulent les sessions d’information en cours.
Globalement, Madeleine Berre souhaite faire du développement des PME et de l’entrepreneuriat une priorité. Elle entend rationaliser et renforcer le dispositif d’appui au secteur privé, promouvoir l’entrepreneuriat et la concertation public-privé. N’empêche, plusieurs manquements subsistent. On note ainsi que les critères de classification sont incomplets et ne favorisent pas la mise en conformité des PME, que les dispositions prévues par l’agrément des PME ne sont pas appliquées, que le cadre général ne favorise pas le recours à des structures d’accompagnement, que les majors soumissionnent aux mêmes appels d’offres que les PME et qu’il y a peu de mutualisation de moyens et du capital humain entre les PME. C’est donc pour gommer ces imperfections que des sessions de formation et d’information ont été initiées.
L’identification conduira à repérer les entreprises à fort potentiel, à mesurer les capacités de production, à obtenir des statistiques sectorielles et, finalement, à mettre en place l’annuaire de la PME gabonaise. «Cette démarche vise à approfondir la connaissance de l’écosystème des PME afin de proposer un accompagnement adéquat», note-t-on, rappelant qu’il ne s’agit nullement de «répression» mais plutôt d’une facilitation administrative avec un numéro conférant un statut juridique et fiscal en fonction de la taille et du poids de la PME.
Il est à noter que cet annuaire doit être remis au Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2017 et à la Confédération patronale gabonaise (CPG). «Il est donc très important pour les entreprises souhaitant être visibles de se faire recenser afin de pouvoir participer aux appels d’offres à suivre», précise-t-on. Au-delà, il s’agira d’une classification. «Au terme de cette opération d’identification, nous pourrons identifier et établir des critères précis pour chaque catégorie d’entreprise, à savoir: l’entreprise en devenir, la micro-entreprise, la petite entreprise, la moyenne entreprise et l’entreprise intermédiaire», indique-t-on. Chacune des catégories sera définie en fonction de critères qualitatifs et quantitatifs tels que le montant investi, le chiffre d’affaires, le nombre d’employés, l’adressage et l’outil comptable. Derrière tout cela, il y aura également des avantages spécifiques en vue d’encourager les efforts des uns et des autres.
La labélisation des entreprises interviendra aussi dans ce processus. Elle consistera à les classer en fonction des secteurs d’activité, de leur structure organisationnelle, de leur conformité vis-à-vis des obligations face à l’Etat, de leur capacité à générer de l’emploi, à innover et à répondre à la demande. Au final, toutes ces démarches visent à crédibiliser la PME et la rendre éligible à la commande publique et privée.