Triste ! C’est le qualificatif qu’il convient d’attribuer au spectacle de très mauvaise qualité offert par certains confrères, hier lors de la traditionnelle conférence de presse gouvernementale. Des confrères qui n’ont trouvé rien d’autres à faire que d’applaudir, Alain-Claude Bilie-By-Nze, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement. C’est dire que ces confrères ne font plus la différence entre leur métier de journalisme et leur militantisme politique.
Dans la salle de la maison Georges Rawiri qui abrite les deux chaînes publiques audio-visuelles gabonaises, le ministre de la Communication, par ailleurs porte-parole du gouvernement, a donné hier la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire. Le hic lors de cette énième sortie, ce n’est pas tant la sempiternelle virulence de ses propos à l’endroit d’un opposant qui fait le buzz depuis un certain temps au Gabon et qui promet le paradis aux Gabonais, mais les dérives dont se sont rendus coupables des directeurs et autres chefs de services de Gabon Télévision lors de cette rencontre avec les journalistes.
Avec une étonnante outrecuidance qui laisse songeur, ils se sont carrément donné la liberté d’applaudir le porte-parole à l’issue de son propos qui avait tout d’un pamphlet. On se serait cru en plein meeting politique face à une marée « d’abrutis » et de badauds qui applaudissent sans rien comprendre au message. Il est vrai que certains de ces responsables ne sont plus des pratiquants du métier, mais des gestionnaires d’organes de presse, si tant est que pour un carriérisme dégoulinant, entendent-ils caresser leur patron dans le sens du poil au point de s’aplatir et se transformer en courtisans et lui lécher les babines.
L’endroit n’était pourtant pas indiqué pour ce genre de dérives qui heurtent les convenances d’un métier sérieux qui tient à garder ses distances vis-à-vis de l’exécutif. C’est bien triste que certains confrères, patrons de presse ou non, n’aient pas encore assimilé les contraintes de l’indépendance attendue des Hommes de médias qui ne sont pas des griots de service, encore moins des porte-voix. La conférence de presse suppose une rencontre entre les journalistes et leur interlocuteur. Et non une foire aux « imbéciles » qui, en parfaits carriéristes, en profitent pour pousser leurs cartes.