Réunis au siège du ROLBG au quartier Louis à Libreville, les indignés du Gabon ont clamé haut et fort leur exaspération, disant leur détermination à œuvrer pour la fin du système politique actuel.
Jeunes, moins jeunes et vieux, travailleurs, chômeurs, étudiants, retraités, ayant pour point commun d’être indignés par «un système qui récompense la corruption des nantis et écrase son peuple», se sont réunis le 24 février dernier pour crier leur colère. Ils avaient aussi à cœur d’inviter les pouvoirs publics à un ressaisissement dans la gestion des biens et des personnes. «Ça fait depuis sept ans que nous attendons que le gouvernement règle les problèmes des Gabonais, qui aujourd’hui s’indignent face au silence coupable des hommes politiques face à la misère des Gabonais», a déclaré la présidente du Front des indignés.
Pour ces personnes qui estiment être unis par la liberté de choix et la solidarité, les échéances électorales à venir seront déterminantes. Ils espèrent peser de tout leur poids afin que le vainqueur soit issu du choix des Gabonais dont 65% vivent dans la misère. «Parce que nous sommes fatigués que quelques-uns puissent humilier la grande majorité, que notre voix n’est pas entendue, que les lois sont faites pour favoriser uniquement les plus riches, tandis que les plus pauvres voient réduits leurs droits», a expliqué la représentante des femmes commerçantes. «Nos droits, nos droits fondamentaux, sont piétinés, méprisés, bafoués, abandonnés. Nous sommes ici pour la dignité et la solidarité avec tous nos camarades, qui ne peuvent pas être ici, parce que leur voix doit rester silencieuse», a renchéri un membre du mouvement Le Gabon au peuple gabonais.
Qualifiant la gouvernance actuelle de «piètre», les indignés estiment urgent d’acter le divorce en août prochain, même s’ils disent l’avoir prononcé depuis belle lurette. Selon eux, du fait de la crise multiforme que traverse le pays et qui le mène progressivement vers le chaos, il n’est plus possible de maintenir le système en place. «Nous n’appartenons pas à un parti politique. Nous sommes là parce que nous sommes indignés. Le Gabon nous a reniés», a affirmé l’une des commerçantes dénudées par la police lors des événements de l’ancienne Gare routière en octobre dernier.
