Depuis lundi 22 février 2O16, au petit-matin, le Tam-Tam africain est aphone, le personnel observe un mouvement d’humeur qui était prévisible, car il se susurrait depuis bientôt une semaine que la souffrance qui devient insupportable, a atteint des pics inégalables ce début d’année marqué par un cumul de trois mois, bientôt quatre, d’arriérés de salaires. Surprenant pour un outil comme celui- là, lorsque l’on apprend que la communication a du mal à circuler et que par conséquent, il est difficile, voire très difficile, d’informer les personnels sur les mouvements qu’effectuent les salaires depuis la radio jusqu’au Trésor public en passant par le Comité de privatisation et le Ministère de la Communication.
Cela crée, allions- nous dire, la psychose se traduisant par le ras-le- bol qui conduit les agents à opter pour la cessation des activités, ce d’autant plus que nombre d’entre eux, en location, sont sortis de leur habitation par les bailleurs intraitables, malgré les explications fondées qui leur sont apportées et que l’on peut vérifier sans être un investigateur de renom, quand ils ne sont pas dans l’obligation de garder leur progéniture à la maison ou sont incapables, cela se comprend aisément, de faire face à leurs innombrables obligations de mère ou père de famille.
A ce rythme, seule une intervention rapide et appropriée des autorités peut les amener entendre raison. L’on espère que cela pourrait se faire dans les toutes prochaines heures pour que le ton ne durcisse pas suite à la tenue mercredi prochain, 24 février 2016, d’une Assemblée générale convoquée par le Syndicat des communicateurs d’African°I, (Syca).
Deux points préoccupent au plus haut point les agents qui veulent légitimement savoir de quoi demain sera réellement fait, la cacophonie persistant autour de l’avenir de la radio et qu’en est- il des travaux de la commission mise sur pied pour réfléchir aux solutions à apporter à ce grand malade toujours sous perfusion sans associer les partenaires sociaux, imprégnés des réalités au quotidien et qui de ce fait ont plus qu’un avis à donner quand il s’agit de la relance de la radio. De l’avis général, il n’est plus supportable de vivre ce calvaire, surtout lorsque l’on se remémore les idéaux qui ont prévalu à la création d’African°I que n’écoutent plus bon nombre d’habitants de sa traditionnelle zone de couverture, sevrés de ses programmes depuis belle lurette, faute de réadaptation de l’outil aux nouvelles technologies.
Aux dires de certains agents, ils seraient en train de payer la dénonciation des comportements blâmables et déviants de responsables de certaines administrations, notamment le Comité de privatisation à qui ils reprochent son ingérence trop prononcée dans la gestion d’African°I. Quel rôle lui fait-on jouer en définitive dans cette radio lorsque l’on sait qu’il a été créé dans le but d’accompagner la privatisation de certaines entreprises para-publiques ? African°1, l’est- elle ? Et pourtant, le désir des agents reste et restera de vouloir servir avec abnégation le continent où de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer que le Tam- Tam se remette à battre fort pour leur procurer à nouveau fierté et réconfort devant la prééminence des médias de l’hémisphère nord sur les africains. Ceux des africains qui pensent ainsi ont à cœur le fait qu’Africa n°1 soit une radio par les africains pour les africains à en juger par sa ligne éditoriale qui n’a pas bougé d’un iota et qui créé la ligne de démarcation d’avec tous les autres médias du continent.