Tout en réaffirmant leur attachement à l’idée d’une concertation, les signataires de la déclaration du 4 décembre dernier estiment que les contours de cette rencontre restent à préciser.
Pendant que l’opinion s’interroge sur le contenu du dialogue inclusif pour lequel le président de la République a marqué son accord, les signataires de la déclaration du 4 décembre dernier (lire par ailleurs «À moins d’un an de la présidentielle : L’opposition appelle à un dialogue inclusif») invitent le peuple à la lucidité.
Pour ces hommes politiques, l’adhésion d’Ali Bongo, à quelques mois de la tenue de la présidentielle, à cette requête formulée depuis 2012 et plusieurs fois rejetée, est suspecte. «Le Front et les partis de l’opposition signataires attendent des réponses claires du pouvoir quant au format de ce dialogue, notamment l’autorité chargée de le conduire, les acteurs et la force juridique des décisions qui en sortiraient», ont-ils fait savoir dans un communiqué.
Pour eux, l’adhésion à l’idée de dialogue pourrait masquer et servir à légitimer la volonté du président de la République de retarder au maximum les réformes nécessaires, tout en se donnant des airs de démocrate et de rassembleur, prêt à discuter avec toutes les forces vives de la nation. Refusant de se laisser endormir par cette volte-face subite, ils réaffirment que «les conditions posées à l’occasion de la déclaration sur le dialogue national restent d’actualité». «Le dialogue dont il est question est un dialogue sans tabou, c’est-à-dire que tout sera mis sur la table, y compris la situation administrative d’Ali Bongo Ondimba qui ne pourra plus être candidat à la prochaine élection présidentielle», précise-t-on. «Pour notre part, nous réitérons que la sortie de la crise multiforme et sans précédent que traverse le Gabon passe, impérativement, par ce dialogue inclusif que la classe politique, l’opposition dans sa diversité, la société civile et la communauté internationale appellent de tous leurs vœux afin d’éviter, à notre pays, les affres de la violence qu’engendrent l’intolérance, l’autisme, l’arrogance et l’instinct de conservation du pouvoir».