L’instance délibérante de l’Université Omar Bongo (UOB) a passé en revue chacun des points de revendication des étudiants.
Jusqu’ici silencieux, le conseil rectoral a réagi, le 19 février dernier, aux troubles survenus à l’Université Omar Bongo (UOB) les 15 et 16 février dernier. Dans un communiqué publié à cet effet, il rappelle qu’«un groupuscule d’étudiants a entrepris de perturber le déroulement régulier des activités pédagogiques et administratives dans et en dehors du campus, occasionnant ainsi des troubles à l’ordre public (…) et provoquant un énième affrontement avec les forces de l’ordre».
Alors que mouvement a été justifié, côté étudiant, par le non-paiement des bourses, le maintien du critère d’accès en master, conditionné par la note 12/20, le conseil rectoral a tenu à livrer sa version. Concernant l’accès en master, il tient à rappeler que la sélection est un principe intangible et universel, un élément fondamental du système LMD. «Ce principe repose, notamment, sur l’examen du dossier de l’étudiant, les capacités d’accueil et d’encadrement du master sollicité et la durée du séjour dans le parcours», a rappelé le conseil rectoral, précisant : «Le principe de sélection susvisé ne repose pas uniquement sur le critère d’obtention de la note 12/20, mais regroupe un ensemble de critères qui ont été notifiés aux étudiants».
Selon l’autorité rectorale, des rapports des différents départements révèlent que le principe de sélection a été appliqué en fonction des contraintes de terrain. «En raison du faible nombre d’étudiants ayant satisfait au critère 12/20, des assouplissements ont été exceptionnellement consentis, en fonction des places disponibles», explique-t-on, précisant qu’alors que les capacités d’encadrement actuelles n’autorisent pas l’UOB à accueillir 20 étudiants par master, la moyenne est cependant de 34 étudiants. «Cette situation est de nature à engorger la sortie des récipiendaires, entrainant ainsi l’accumulation des cohortes sachant que l’encadrement pédagogique est l’un des critères conditionnant la validité des diplômes», souligne le conseil rectoral. «Le temps est venu pour les étudiants de comprendre que leur avenir ne passe par une baisse tendancielle des normes. Une telle baisse pourrait contribuer à faire de l’UOB une sous université dans le paysage national d’enseignement supérieur, dans les espaces Cemac et CEEAC, dans le Cames et autres ensemble de coopération universitaire», a poursuivi l’autorité universitaire.
Evoquant ensuite les autres points de revendication, notamment le non-paiement des bourses et la restauration, le conseil rectoral a simplement laissé entendre que les bourses relèvent de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG). «Toutefois, les mouvements récurrents d’interruption des activités académiques et administratives des étudiants, très souvent ciblés aux périodes de composition et de dépôt des dossiers, contribuent inévitablement au retard de leur transmission de l’UOB à l’ANBG», a analysé le conseil. S’agissant de la restauration, le conseil rectoral a estimé qu’elle est de la compétence du Centre national des œuvres universitaires (Cnou).
Sur le principe général de la revendication, l’autorité rectorale estime : «Conformément aux textes en vigueur à l’UOB (…) la mutuelle élue a qualité d’interlocuteur exclusif des autorités universitaires. Toute autre entreprise de cette nature est considérée comme une usurpation».