Une semaine tout juste après la sortie, au collège N’tchoréré, de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, une association parrainée par le ministre de la Défense a tenu à lui donner la réplique.
Le 20 février dernier sur l’esplanade du collège N’tchoréré dans le 1er arrondissement de Libreville, l’heure était à la fête. De nombreux militants et sympathisants du Parti démocratique gabonais (PDG) étaient venus clamer leur soutien au président de la République et à sa politique. Initiée par l’association «Génération Ali Bongo Ondimba», cette rencontre avait officiellement pour principal objectif d’assurer le président de la République du soutien des femmes à la présidentielle à venir, tout en lui exprimant leur gratitude.
A travers un discours plus injurieux qu’accusateur, le représentant des jeunes a fustigé «la déclaration moribonde» faite par Jean Ping sur les mêmes lieux, se risquant à «apporter un certain nombre d’éclaircissements», suite à des «affirmations mensongères visant à déstabiliser et à dérouter la jeunesse». Pour le jeune porte-parole, comme ceux qui ont quitté le PDG avant ou après lui, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine est responsable de la situation du pays. «30 ans après la gestion du pays par ce Jean Ping et sa bande d’amis amorphes, nous devrions normalement jouir et récolter les fruits de leur passage à la tête de notre pays», a-t-il lancé en faisant mine de croire que Ping fut président de la République. «Comment comprendre que papa Ping, qui a géré ce pays à des postes aussi stratégiques (…) pense pouvoir être une alternative pour le Gabon de demain, alors que 30 ans bien avant il a eu les moyens nécessaires et les occasions pour construire notre pays ?», a-t-il ajouté pince-sans-rire, répondant par lui-même : «Ce que papa Ping n’a pas compris, c’est que nous les jeunes, espoir de notre pays, ne voulons plus les vieux de son acabit à la gestion de notre pays. Nous sommes tous conscients (qu’il) fait partie intégrante, et à des niveaux très élevés, du marasme du Gabon, et qu’aujourd’hui, lui et sa bande de PDGistes déchus doivent se tenir à l’écart, surtout lorsqu’on parle des choses du Gabon, de la construction du Gabon qu’ils ont détruit, surtout lorsqu’on parle de l’avenir de notre pays.»
Réagissant en tant que président d’honneur de l’association «Génération Ali Bongo Ondimba», Mathias Otounga Ossibadjouo s’est montré plutôt moqueur, revenant sur quelques-uns des 16 points «intéressants», du discours de Jean Ping le 13 février dernier. S’il a relevé que le seul point de ce discours attaquant la gestion d’Ali Bongo était inexact du fait que Jean Ping affirme qu’aucune salle de classe et qu’aucun hôpital n’ont été construits en six ans, le ministre de la Défense nationale a lancé : «En fait, le grand frère Ping, en disant vouloir s’attaquer au système ayant géré pendant 50 ans, il ne s’attaque pas à la gouvernance d’Ali Bongo mais plutôt à un système qui l’a nourri. Un système auquel s’attaque également le président de la République. Alors, nous lui disons : «N’ayez pas honte. Venez pour qu’ensemble nous corrigions vos erreurs !»»