Ne dit-on pas que « les vieilles habitudes ont la vie dure » ? Cela se vérifie encore une fois à la veille des échéances électorales dans notre pays. Bien qu’il ne fasse aucun doute que le candidat naturel du Parti démocratique gabonais (PDG) Ali Bongo Ondimba, sera à nouveau de la course, des rumeurs persistantes font état d’un manque de volonté plombant l’ambition qu’il s’est donnée de conduire le pays vers l’Emergence à l’horizon 2025.
Le parti au pouvoir qui, semble-t-il, redoute l’affrontement avec ses adversaires de l’opposition, eu égard au fait que les aspirations des Gabonais sont dans la plupart des cas inassouvis et que le PDG a une obligation de rendre un bilan, sept ans après avoir géré le pays, anticipe en se lançant dans une campagne avant la lettre, procédant comme à ses chères habitudes à la distribution de petites coupures pour inciter les gens à s’enrôler sur les listes électorales avec incitation manifeste de voter PDG en août prochain. La précarité dans laquelle baignent nombre de compatriotes, nous raconte-t-on, serait à l’origine de pas mal de déviances.
La pratique utilisée actuellement qui semble porter des fruits est celle du porte- à- porte qui conduit les missionnaires pédégistes à visiter, fait pourtant rarissime, les foyers même les plus reculés. C’est dans la foulée que les habitants de Bikélé dans le troisième arrondissement de Ntoum, ont reçu la visite de ces derniers. Quelques habitants approchés nous ont révélé que ces envoyés du parti au pouvoir leur ont promis la somme de 5000 francs CFA après l’enrôlement et 50.000 le jour même du vote.
D’autres Gabonais venant, eux de l’hinterland, marquent leur émotion devant ce qu’ils viennent d’y vivre quand des personnes visiblement au service du parti au pouvoir ont à Mandji Ndolu, transporté gratuitement des personnes pour qu’elles y soient enrôlées, moyennant pécule, sans compter que le séjour était pris entièrement en charge, per diem à l’appui. Ce qui laisse supposer que l’on n’est pas sorti de cette jungle où le plus fort continue de dicter sa loi profitant de l’impuissance du plus faible. Est- ce cela la démocratie ?
A-t-on besoin, lorsque l’on est convaincu du bilan de son candidat, de s’employer à user de pratiques malsaines pour susciter l’adhésion autour de sa personne ? Rechercher la réélection d’Ali Bongo Ondimba, l’exercice passe-t-il par autant de manœuvres sulfureuses ?
L’on a entendu de certaines bouches que le bilan d’Ali parle de lui- même et que les populations ne sont pas si dupes que cela. Et même certains sont- ils allés jusqu’à avancer que l’élection ne dépend pas de la fortune du candidat ou de son investissement dans la campagne ou du transfert des électeurs.
Dans un pays qui aspire à l’émergence, ces pratiques dignes d’un âge révolu se doivent d’être proscrites, ce d’autant plus qu’elles sont loin de servir Ali Bongo Ondimba qui a une toute autre argumentation à faire valoir auprès de ses compatriotes. Agir de la sorte tend à prouver que le candidat naturel du PDG semble être en difficulté et sa réélection devient de ce fait hypothétique, alors que l’on le sait capable de retournement de situation.