Signé le 18 février dernier à Libreville, l’accord entre Chine Nouvelle et l’Agence gabonaise de presse (AGP) insufflera-t-il une nouvelle dynamique à cette dernière, en proie à d’énormes difficultés ?
La coopération sino-gabonaise s’est enrichie d’un nouvel axe avec la signature, le 18 février dernier à Libreville, d’une convention entre l’agence Chine Nouvelle et l’Agence gabonaise de presse (AGP). D’une durée de quatre ans, avec tacite reconduction, cette convention, signée par l’ambassadeur de Chine au Gabon et le directeur de l’AGP, vise à renforcer la coopération médiatique entre les deux pays à travers le partage d’informations et d’expériences. «L’accord prévoit la formation de journalistes gabonais en Chine, des séjours et des visites, des échanges (…) afin de permettre aux deux pays de mieux se connaitre et se perfectionner», a détaillé le diplomate chinois. «Les programmes de mise en œuvre dudit partenariat feront l’objet de discussions entre les deux parties», a poursuivi Sun Jiwen, saluant au passage l’implication du ministre de la Communication et du secrétaire général de ce ministère, «qui ont toujours milité pour un renforcement de la coopération de ce domaine».
Le directeur de l’AGP a estimé, quant à lui, que ce partenariat permettra d’obtenir plus de fluidité et davantage d’équité dans la circulation et le traitement des informations entre les deux pays. Olivier Moukétou Moukétou escompte un échange d’expériences, un transfert de technologies et l’assistance en matière de ressources humaines. «Je tiens à exprimer ma profonde gratitude au représentant diplomatique de la République populaire de Chine au Gabon, pour le rôle essentiel joué dans l’aboutissement de ce dossier», a déclaré le directeur de l’AGP, adressant ses remerciements à Wang Bo, directeur de l’agence Chine Nouvelle au bureau de Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), qui a fait le déplacement de Libreville pour la circonstance.
Créée en 1961, l’AGP est l’agence officielle de l’Etat. Elle est représentée dans tous les chefs-lieux de province du pays. Elle édite un journal écrit, le quotidien Gabon Matin. Ces deux dernières années, elle fait face à d’énormes difficultés, notamment financières. Son budget a été drastiquement réduit et Gabon Matin ne parait plus depuis octobre 2015. Son personnel accumule, par ailleurs, quelques mois d’arriérés de salaires. A cela s’ajoute la forte concurrence de médias en ligne dynamiques.