Alors qu’ils étaient venus massivement assister à sa communication, le week-end dernier à la chambre de commerce, en espérant que le démissionnaire du Parti démocratique gabonais leur fasse allégeance, de nombreux caciques de l’opposition sont repartis la queue entre les jambes. Et pour cause le natif d’Akiéni n’a pas daigné se prononcer sur son avenir politique. Stratégie politique ou échec des tractations en cours dans les coulisses ?
Grande a été la surprise de nombreux barons de l’opposition, qui ont effectué le déplacement à la chambre de commerce, la semaine dernière, pour assister à la communication de Léon Paul Ngoulakia, qui a démissionné du PDG, il y a quelques mois, officiellement pour des raisons dit-il personnelles. Comme tous les autres « fugitifs » du « parti de masse », l’intéressé devait, au terme d’un speech bien préparé, lui aussi soutenir une des candidatures de l’opposition déjà déclarées. Sensiblement celle de Ping, dont certains acolytes désormais à l’affût de toute sorte de soutien n’ont pas manqué là une occasion de prendre d’assaut les lieux, avec des yeux pleins de « convoitise » à l’endroit de l’orateur. Ce qui devait marquer ainsi sa rupture définitive avec les « dernières » attaches de son parti d’origine. Mais, l’intéressé ne s’est contenté que d’épiloguer sur les motifs de sa démission, sans aucune allusion au candidat qu’il compte soutenir en août prochain, date du scrutin présidentiel.
Stratégie politique de Ngoulakia ou échec du marchandage en coulisse ?
Difficile de répondre à une telle question, tant le mercantilisme politique, les enchères, et autres orgies absurdes de la mesquinerie politique sont devenus une parade toute trouvée pour les jeux d’alliances et de ralliement entre partis ou personnalités politiques dans notre pays. L’élection présidentielle, on l’aura compris est une période durant laquelle « l’immoralité politique » s’accroit dans notre pays. Une période où la moindre démission, fut-elle dérisoire s’achète à coup d’importantes espèces sonnantes et trébuchantes. Souvent au terme d’un marchandage âprement négocié.
Offense démocratique !
Une offense démocratique à grande échelle à telle enseigne qu’on est en droit de se demander si la démocratie elle-même n’a pas déjà foutu le camp de chez nous. Un pays où l’allégeance, digne d’un salafisme politique ne s’offre qu’au plus offrant.
Clientélisme politique ! Lequel clientélisme politique ambiant et emprunt de démagogie et de médiocrité flagrante du personnel politique. Voilà ce qui rabaisse la politique au rang de l’affairisme des partis et autres personnalités de tout bord, qui trouvent en l’élection présidentielle un moyen de s’en mettre plein les poches, au détriment de toute idéologie servant de repère à leurs appareils politiques. Et ce à travers des pactes aussi diaboliques que contre nature. Et quelque soit la décision de Ngoulakia, elle sera, elle aussi loin d’échapper à ce charme clientéliste de plus en plus grandissant sur la scène politique gabonaise. Puisque l’homme dit-on n’a jamais cessé d’être courtisé depuis son départ du PDG.