Le Premier ministre a assuré, le 17 février courant à Libreville, les opérateurs marocains installés au Gabon de son intention d’apurer la dette intérieure à hauteur de 29 milliards de francs.
Faire le point des activités des entreprises marocaines, réfléchir sur les difficultés auxquelles elles sont confrontées et dresser leurs perspectives. Tel était l’objet de la rencontre entre le gouvernement et des opérateurs économiques marocains, le 18 février dernier à Libreville. Une initiative saluée par le Premier ministre, par ailleurs président des travaux. «C’est vous dire tout le plaisir que j’ai, ce jour, à me retrouver avec des chefs d’entreprises dont l’implication dans le développement et la construction du Gabon, vient magnifier, sur le plan économique, les relations exceptionnelles qui unissent (…) sa majesté le roi du Maroc et le président de République gabonaise», a-t-il lancé, relayé par L’Union.
Face à Daniel Ona Ondo, les opérateurs économiques marocains ont parlé de leurs difficultés, généralement liées au règlement de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et à la dette commerciale,. «La crise pour nous est sévère. Au niveau de Port-Gentil, nous travaillons avec les compagnies pétrolières qui subissent, de plein fouet, les effets de la crise qui, par ricochet, nous touche également», a déclaré le directeur général de Satram. «Notre chiffre d’affaires a baissé de 45%. Sur les 2 800 employés que compte le groupe Satram EGCA, 700 devraient en principe être licenciés, faute d’activité. Mais nous ne l’avons pas fait. Bien au contraire, nous continuons de payer les salaires», a poursuivi Ait Ben Ali Mohamed, qui a demandé à Daniel Ona Ondo s’il a un plan de relance pour la capitale économique, devenue une ville sinistrée.
En réponse à cette préoccupation, le Premier ministre s’est voulu rassurant : «Je suis conscient que les retards dans le respect de nos engagements financiers aient pu contrarier le développement de vos activités et mettre en péril les emplois. Nos efforts d’apurement de la dette intérieure, déjà entamés depuis 2014, vont se poursuivre car ils sont essentiels à la sauvegarde de la croissance et à l’amélioration de l’environnement des affaires», a-t-il dit. En ce sens, le ministre du Budget a tenu à rassurer les entreprises marocaines quant au paiement de la dette intérieure, estimée à 29 milliards de francs. «L’apurement de cette dette est prévue pour 2016. En 2015, nous avons réglé notre dette à hauteur de 124 milliards de francs. Dans l’ensemble, pour 2016, nous allons payer 157 milliards de francs», a annoncé Christian Magnagna.
Le Maroc est bien implanté dans l’économique nationale, intervenant dans des secteurs divers (finance, télécoms, ciment, bois, assurances, mines, agroalimentaire, transports). En 10 ans, les sociétés marocaines ont créé pas moins de 4 500 emplois directs et investi à hauteur de 360 milliards de francs.