Les femmes membres du gouvernement et la mairesse de Libreville ont convié les représentantes des associations et les femmes parlementaires à une réunion de concertation sur l’initiative du président de la République.
En vue de réfléchir au contenu et à la mise en œuvre de la «Décennie de la femme gabonaise», décrétée par le président de la République, les femmes membres du gouvernement et la mairesse de Libreville ont invité les femmes parlementaires et représentantes des associations, coopératives et autres ONG à une réunion d’échange.
Plantant le décor de cette rencontre, la ministre de l’Enseignement supérieur a affirmé que lorsqu’une famille vit dans la précarité, la femme est la plus touchée, parce que c’est elle qui, généralement, porte la famille. Denis Mekam’ne est également revenue sur la volonté d’Ali Bongo d’instaurer des quotas pour les candidats aux élections locales. Selon elle, le président de la République avait parlé de 30% de femmes et 30% de jeunes. Puis, elle a précisé que le texte y relatif est en examen au Parlement et surtout que les femmes bénéficient désormais de 20% des hautes fonctions publiques.
Revenant sur la «Décennie de la femme gabonaise», elle a estimé que ce sera une occasion de favoriser une plus grande autonomisation des femmes. «Pendant ces dix prochaines années, le président va vraiment se déployer pour l’amélioration du statut de la femme», a-t-elle indiqué, ajoutant que l’amélioration de la condition de la femme s’est faite sans grande lutte. «Ailleurs, vous le savez, il faut batailler dur, il faut se battre, les gens sont dans le rue. Mais au Gabon, on nous offre ça sur un plateau», a-t-elle lancé, balayant d’un revers de la main l’universalité de la cause féminine et de l’action de femmes comme Monique Wittig, Antoinette Fouque, Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi…
En réponse, les représentantes des associations et les parlementaires ont parlé de ce qu’elles considèrent comme la réalité du terrain. «Enlevons nos costumes de femmes parlementaires, de ministres, de présidentes d’associations, restons simplement la mère, la femme», a lancé une représentante de la société civile. Pour elle, comme pour un grand nombre de femmes présentes à cette réunion, il n’est pas question de «faire de la politique». En conséquence, elles ont fustigé les problèmes rencontrés avec la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) et les mauvais traitements dont elles sont victimes dans les hôpitaux publics. D’autres ont dénoncé les viols dans les cercles familiaux et qui contraignent les victimes à chercher refuge dans la rue, tandis que certaines ont évoqué le financement de projets. En conséquence, elles ont sollicité une rencontre avec le président de la République afin que lui-même s’explique sur le contenu de cette décennie.
En attendant, au moins 17 commissions sont à pied d’œuvre pour déterminer le contenu de cette initiative. «C’est vrai que nous avons déjà commencé à discuter sur le sujet depuis quelques semaines. Mais il s’agit, comme vous l’avez constaté dans la salle, d’un échange entre les femmes membres du gouvernement, les femmes parlementaires et les femmes élues locales, entre autres», a lancé Rose Christiane Ossouka Raponda, ajoutant : «Il est important que toutes les femmes, quel que soit leur parti politique, leur obédience religieuse, leur appartenance (société civile, ONG), soient concernées (…)».
Cette rencontre a entretenu l’espoir de voir les femmes énoncer des propositions concrètes pour leur épanouissement. Pas sûr que l’objectif ait été atteint…