Après avoir mesuré l'ampleur des irrégularités et des abus, l'État a resserré les cordons de la bourse. Avec, depuis janvier, des comptes mieux encadrés.
C’ est l’histoire d’une relation compliquée avec l’argent. Celui, volatile, de l’État du Gabon que, cinquante ans durant, fonctionnaires et responsables politiques ont dépensé sans compter. Cinquante années de faste pour les prédateurs des fonds publics, aidés par des régies financières opaques – de véritables passoires -, qui ont plombé le développement du pays. Le tout masqué par une manne pétrolière qui leur paraissait éternelle.
Seulement voilà, ces années d’insolente prospérité et d’insouciance ne sont plus qu’un lointain souvenir. Celui d’un Gabon qui, après la mise en exploitation du gisement de Rabi-Kounga, produisait 20 millions de tonnes de pétrole par an. L’argent a été dilapidé par des responsables publics qui n’avaient aucune obligation de rendre des comptes, d’autant qu’aucun objectif de politique précis n’était adossé aux crédits votés par le Parlement. Ce fut un crime économique dont ils n’ont jamais rendu gorge.
Des finances surveillées de près
Summum de la gabegie, ce sont les fêtes tournantes qui ont provoqué le sursaut des nouvelles autorités du pays. Elles ont fait l’objet d’un audit commandité en 2013. Mais les responsables politiques, au moins coupables de mauvaise gestion, restent à ce jour impunis. Néanmoins, cette impunité n’aura plus cours. Depuis janvier 2015, une réforme – dont le FMI s’est félicité dans un rapport publié en septembre – introduit enfin de la transparence dans les comptes publics.... suite de l'article sur Jeune Afrique