Libreville . Un peu plus de deux semaines après leur interpellation spectaculaire au quartier Ibanga dans le 1er arrondissement de Tchibanga (Sud Gabon), le procès des trois trafiquants d’ivoire pris en flagrant délit de détention, transport et commercialisation de 43 kg d’ivoire a eu lieu ce jeudi. La peine prononcée a simplement refroidi les ardeurs des défenseurs de l’environnement puisque le parquet n’a requis qu’un mois de prison ferme.
Jean-Félix Mouity, Jean-Pierre Ndinga Moussavou et Hubert Bourobou tous arrêtés par la Police Judicaire avec le concours de l’antenne locale de Conservation Justice en possession de 43 kg d’ivoire seront libres un peu plus d’un mois après avoir été placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Tchibanga.
L’audience prévue ce jeudi 11 février a bel et bien eu lieu. Le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Tchibanga a requis un mois ferme et 25.000f d’amende chacun. Pourtant constituées partie civile, les Eaux et Forêts n’étaient finalement présents que pour les Dommages et Intérêts.
La décision qui a été rendue sur le siège a reconnu Jean-Felix Mouity uniquement coupable de délit détention des pointes d’ivoire et en répression lui a infligé une amende de 25.000f Cfa. Le tribunal a ordonné la levée du mandat de dépôt décerné en son encontre le 28 janvier dernier. Quant à Jean-Paul Ndinga Moussavou (le braconnier et fournisseur de pointes d’ivoire), il a été reconnu coupable d’abattage, détention et commercialisation des pointes d’ivoire. En répression, il a écopé de 45 jours fermes et de 100.000f Cfa d’amende. Hugues Lucien Bourobou a été reconnu coupable de délits détention et commercialisation des pointes d’ivoire. En répression, il a écopé de 45 jours fermes et de 250000f Cfa d’amende.
"C’est une décision de justice peu dissuasive. La peine maximale n’est que de six mois au Gabon. Au Congo où nous sommes également actifs, la peine maximale est de 5 ans, 10 ans au Bénin, 3 ans au Cameroun. Mais on voit ici que la peine donnée est encore bien inférieure à la peine maximale pourtant déjà faible. Les trafiquants gagnent des millions ou des dizaines de millions et ne vont pas s’arrêter s’il ne reste que quelques mois en prison, encore moins un mois. C’est dommage quand on voit les nombreux efforts réalisés par le Gouvernement en la matière, mais qui ne sont pas toujours suivis manifestement". a indiqué Luc Mathot, directeur exécutif de Conservation Justice.