Libreville . La question de la subvention destinée à la presse écrite privée pour le compte de l’Année 2015 continue à faire parler d’elle. Les grincements de dents se font observer en douce non seulement, du côté des éditeurs numériques, mais aussi du côté de la presse papier. Si pour les uns, le nœud du problème se base du fait qu’ils ont été écartés arbitrairement de la répartition du grisbi, pour les autres, le point d’achoppement se trouve au niveau des critères plus que jamais drastiques qui conditionnent l’éligibilité à la manne. Chez les patrons des journaux papier, il se susurre que le blocage et/ou le retard constaté dans le processus de partage du gâteau à la presse est dû à la seule volonté d’Alain Claude Bilie-By-Nzé. Selon eux, l’obsession du ministre à mettre à tout prix en branle le respect absolu des dispositions de la loi, vise tout simplement à régler les comptes à une certaine presse non alignée et, à favoriser le copinage...
Quant aux éditeurs de la presse en ligne, ils estiment qu’il est inconcevable de les disqualifier du partage de la subvention à partir du moment où, les autorités eux-mêmes, sans que personne ne les y obligent, ont reconnu et attribué un caractère légal à la constitution des dossiers juridique de leurs organes. Toute chose qui leur a d’ailleurs, donné de facto, le droit à la subvention durant les 5 dernières années. Ils indiquent en outre, que gouverner c’est prévoir -.si tant est que la démarche entreprise par les prédécesseurs de Bilie- By-Nzé est antiréglementaire, il y a donc lieu de penser à la notion de la jurisprudence. D’où la nécessité des mesures transitoires conciliantes et apaisantes, avant de remettre les uns et les autres sur les rails pour le compte de l’exercice 2016.
Bref, si on s’en tient à l’application de la loi 12 / 2001 dans toute sa rigueur, ni la presse privée dite écrite, ni celle dite numérique ne seront éligibles à cette subvention annuelle 2015. A moins de favoriser ceux qui ont les longs bras, en catimini. Encore que là, en cas de fuite de la tricherie, les plaintes vont surgir de plus bel et iront dans tous les sens.
Au regard des divergences qui opposent les ayant droits au ministre de la Communication, vous conviendrez que, le Passage en force du point de vue de l’autorité, qu’est Bilie-By-Nzé, (celui d’appliquer la loi dans toute sa rigueur) ne saura résoudre le problème qui se pose actuellement. Au contraire, à mesures qu’il persiste dans cette voie, cela finira par révolter les hommes de la plume et, surtout, à mettre en mal la volonté du Chef de l’exécutif à fédérer la presse privée à ses côtés durant la période sensible des présidentielles 2016.
Lors de la Conférence internationale de haut niveau organisée par l’UNITAR en partenariat avec la tutelle, Ali Bongo Ondimba était clair dans ses propos exprimés à cœur ouvert en marge du discours rédigé. Dixit " Je sais que vous exercez votre métier dans des conditions difficiles. Et que, vous avez besoin de notre soutien et notre accompagnement pour améliorer votre profession et vos conditions de vie. Pour cela, j’ai demandé au gouvernement de voir dans quelles mesures vous apporter notre appui à travers le Fonapresse"
C’est dire que le Président de la République ne saura accepter la situation qui prévaut actuellement entre le ministère de la communication et les hommes de la presse privée écrite et numérique. Car tenez-vous bien ! il en aura énormément besoin avant, pendant et après les deux scrutins à venir. Ceci étant, si cette crise perdure sans aucun compromis, l’arbitrage du Chef de l’Etat va devoir être indispensable pour lever l’équivoque sur cette affaire de subvention 2015. Affaire à suivre...