Plusieurs partis de l’opposition et ONG ont procédé, le week-end écoulé, à la signature de la Convention citoyenne pour l’alternance et le changement visant à soutenir la candidature de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine à la présidence de la République.
Après avoir affirmé qu’il avait été intronisé candidat du Front de l’opposition pour l’alternance en vue de la prochaine élection présidentielle, Jean Ping vient de porter sur les fonts baptismaux la «convention citoyenne pour l’alternance et le changement». Comme l’ont assuré les différents intervenants au cours de la cérémonie du 13 juillet courant au collège Ntchoreré à Libreville, cette plate-forme rassemble des partis politiques, organisations de la société civile et associations citoyennes. Ses composantes n’ont foi qu’en un seul et unique leader : Jean Ping.
Pour le président du comité d’organisation de cette manifestation, qui n’a pas manqué de relever le caractère «historique et mémorable» de cette journée, le choix de l’ancien ministre des Affaires étrangères se justifie par ses qualités de rassembleur. Selon René Ndemezo’Obiang, «tout en reconnaissant le rôle irremplaçable des partis politiques, Jean Ping n’a jamais voulu ni accepté d’être enfermé dans le carcan des appareils, d’où ses efforts persévérants pour aller à la rencontre de la société civile sous ses diverses formes, de nouer et de développer des rapports multiples avec toutes les personnalités politiques, publiques et religieuses, désireuses d’apporter leur contribution à la noble cause du peuple gabonais». «La convention de ce jour est une manifestation citoyenne populaire ayant pour objectif fondamental de rassembler autour de Jean Ping tous les Gabonais déterminés à œuvrer pour l’alternance et le changement afin que notre pays sorte des ténèbres et connaisse enfin un avenir véritablement radieux», a-t-il poursuivi.
S’il a dit «accepter, en toute âme et conscience, ces multiples sollicitations», en réaffirmant son ambition de briguer le fauteuil présidentiel, Jean Ping n’a pas nié la difficulté de la tâche. Il a, une nouvelle fois, appelé à l’unité de toutes les forces vives de la nation, alors que l’absence de certains ténors de l’opposition tels que Zacharie Myboto, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, Casimir Oye Mba ou Jacques Adiahenot n’est pas passée inaperçue. Et celui qui promet de mettre le Gabon «à l’abri de la peur et du besoin» de lancer : «Je pense que ce qui a manqué hier à Mba Abessole en 1993, à Mamboundou en 1998 et à Mba Obame en 2009, et qui risque de nous manquer demain si l’on n’y prend garde, c’est la capacité de l’opposition à s’unir de façon unanime et sincère derrière un candidat unique et à le soutenir franchement pour revendiquer la victoire et accéder au pouvoir. Ce qui nous a également desservi, c’est le jeu sournois des uns et des autres qui, nichés jusque dans l’opposition travaillent et continuent de travailler avec le système. C’est ce jeu qui, à mon avis a validé toutes les impostures.» Si le lieu et le moment étaient propices à l’appel à l’unité, les insinuations sur le rôle des uns et des autres étaient-elles opportunes ? Voire…
Jean Ping s’est ensuite envolé, le 14 février, pour la France où il entend poursuivre des contacts avec des hommes politiques et rencontrer la communauté gabonaise dans ce pays.