Libreville, Gabon – L’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA), Jean Ping a officiellement annoncé samedi à Libreville qu’il sera candidat à la prochaine élection présidentielle au Gabon.
« Par amour pour notre pays, et par respect pour les Gabonais et les Gabonaises j’accepte en toute âme et conscience ces multiples sollicitations. Aussi, j’annonce solennellement ce samedi 13 février 2016, ma ferme décision de me porter candidat à l’élection présidentielle de 2016 », a-t-il déclaré devant une importante foule de personnes qui participaient à une convention convoquée par l’opposant pour annoncer officiellement sa décision de briguer le fauteuil présidentiel.
Dès que Ping a prononcé cette phrase, loin d’être une surprise, la foule a commencé à scander « Jean Ping, président, Jean Ping président ».
« J’irai jusqu’au bout », a-t-il lancé à la foule hilare. « Pour aller à cette bataille noble et utile, j’aurai besoin de votre soutien », a-t-il dit.
L’ancien ministre d’Omar Bongo Ondimba a reconnu après cette annonce que le plus difficile reste à faire. Sa prochaine bataille sera de rallier tous les opposants qui boudent encore sa candidature.
Samedi déjà, Jean Ping était entouré de plusieurs leaders politiques connus de la scène politique gabonaise. Il y avait entre autres Louis Gaston Mayila, Jules Aristide Bourdes Ogouliguende, Benoit Mouiti Nzamba, David Mbadinga, Vincent Essono Mengue, Thierry D’Argendieu Kombila, Vincent Moulengui Boukosso et bien d’autres.
Durant la rencontre de samedi, Jean Ping a démenti les affirmations selon lesquelles il ne défendra pas les intérêts de l’Europe s’il est élu. L’homme qui dit « assumer son métissage » gabono-chinois, a affirmé qu’il défendra d’abord les intérêts du Gabon avant tout. « Il ne sera pas à la solde des chinois », non plus. Pour lui, c’est le régime actuel qui a tout cédé aux chinois.
Jean Ping a aussi justifié le reproche qu’on lui fait de vouloir aller « à tout prix aux élections alors que le système électoral n’est pas transparent ». L’ancien chef de la diplomatie gabonaise a utilisé une figure du monde sportif : « si vous avez un match à jouer mais que vous êtes convaincus que les arbitres et le commissaire du match sont corrompus en faveur de votre adversaire. La FIFA maintient que le match doit se jouer. Que ferrez-vous ? » a-t-il demandé à l’assistance.
« Il faut le jouer malgré tout mais avec l’a hargne de le gagner », a conclu le natif d’Omboué, une petite cité de la province de l’Ogooué Maritime coincée entre les lacs et les champs pétroliers.
Jean Ping a ensuite dressé un tableau pitoyable du pays. Ancien ministre du pétrole, il a dit toute sa « honte d’avoir servi le régime après avoir vu toute la misère qu’il a découvert durant sa tournée nationale ».
Il s’est offert plusieurs minutes pour critiquer la gestion du pays par Ali Bongo Ondimba et sa « légion étrangère ». Selon lui, durant les 7 ans au pouvoir d’Ali Bongo Ondimba, le pays a amassé sa plus grosse fortune grâce à la flambée des prix du baril de pétrole. Mais cet argent n’a pas servi à développer le Gabon. Il a servi à l’enrichissement personnel, selon lui.
Tout en affirmant que le président sortant ne pourrait pas être candidat à sa propre succession s’il ne présente pas un acte de naissance valable, Jean Ping qui souhaite diriger le Gabon durant un seul mandat de 7 ans, a promis aux Gabonais « un Gabon sans peur et à l’abri de besoins ».