C’est au cours d’une déclaration publique, la semaine dernière que le président de l’Union pour la Nouvelle République (UPNR), Me Louis Gaston Mayila a appelé les militants et sympathisants de son parti à soutenir la candidature du natif d’Omboué, en août prochain. Une allégeance qui ne manque pas d’alimenter des débats, tant le juriste a souvent été violenté, et parfois même vilipendé par certains fanatiques délurés de l’opposition, qui le soupçonnent de traîtrise.
Nombreux sont certainement tombés des nues, à l’écoute d’un Mayila« reconverti ». Ce dernier a appelé ouvertement les militants et sympathisants de l’UPNR à soutenir et à voter la candidature de Ping Jean. Qui l’aurait cru ? Qui aurait imaginé le vieux briscard faire une chose pareille ? Lui qui a été violenté, il y a à peine deux ans seulement au siège du CDJ, au quartier Petit-Paris, par une meute de militants réactionnaires ! Lui, souvent honni et banni par ses pairs de l’opposition pour son manque de fermeté envers le pouvoir ? Lui dont on disait que le parti ne valait pas grand-chose, et qu’il se présenterait sans doute à l’élection pour créer une dispersion des voix en faveur d’Ali Bongo Ondimba.
Fausses accusations ?
Fausses accusations ! L’avocat vient de démontrer à ses détracteurs que tous leurs procès d’intention n’étaient rien d’autre qu’une volonté de lui nuire. Et désormais Jean Ping, doté d’un nouvel allié peut fanfaronner et se gargariser d’être le légitime candidat du front uni de l’opposition, et ce, malgré son passage en force, digne d’un novice politicien et en plus effronté. A moins de porter des œillères, mais c’est un truisme de dire que la candidature de Jean Ping constitue, en grande partie, la cause des querelles intestines et l’implosion à vitesse vertigineuse du fameux front, du moins ce qu’il en reste !
Des soutiens quelque peu problématiques ?
L’homme (Ping) malgré tout continue bon gré mal gré de grappiller quelques soutiens. Se pose alors la question du poids réel ou encore de la représentativité conséquente des personnalités, qui multiplient des déclarations de soutien au diplomate éconduit de l’Union Africaine. Surtout dans un pays comme le Gabon, où le marchandage électoral est devenu le lot quotidien de certains leaders politiques en perte de vitesse.
Marchandage politique, qui n’intervient parfois, de l’avis de certains observateurs qu’au terme d’âpres pourparlers entre le « vendeur » de l’allégeance politique et son « acquéreur ». Ce qui pose là aussi le problème de la vertu politique de certains opposants, qui créent des partis familiaux et en font un fond de commerce en année électorale et précisément pendant la présidentielle. Une période durant laquelle la demande, toujours supérieure à l’offre, conduit certains chefs de partis de tous bords à fouler aux pieds les règles basiques démocratiques, en usant et abusant du clientélisme politique.
Lamentable !
Lamentable pour des personnalités se réclamant quotidiennement démocrates, mais refusant obstinément d’appliquer les principes du qualificatif. Parce que conscientes du déclin inexorable de leur aura politique, elles trouvent donc un moyen tout aussi rentable que le scrutin présidentiel de s’en mettre plein les poches, et ce, sur le dos des militants. Une vraie pagaille, organisée sous les traits de la démocratie, tant les soutiens de certains présidents apparaissent comme des « poids-plumes ». Litanie des shows dont les bénéficiaires de l’acabit de Ping, devront se garder de tout triomphalisme électoral prématuré. Car si le mercantilisme politique ambiant de l’élection présidentielle peut contribuer à « légitimer » une candidature, elle n’en garantit pas pour autant la victoire.