Lorsque l’on sait le rôle dévolu à une bibliothèque universitaire dans tous les pays au monde, en Afrique notamment, on est en lieu de se demander si celle de l’université Omar Bongo de Libreville au Gabon remplit les conditions universellement imposées. Appelée à faciliter les recherches des étudiants et du personnel enseignant, elle ne présente en aucun cas une garantie pour être à la hauteur des missions à elle dévolues. En dehors du fait que les rayons et rayonnages brillent par l’aspect qu’ils présentent, car désossés du fait de la mauvaise utilisation des documents ou de leur disparition, œuvre d’usagers peu enclins à penser qu’ils doivent servir la communauté universitaire tout entière, les locaux paraissent à la fois vétustes et exigus pour continuer à représenter ce haut lieu de la culture.
Certes la bibliothèque universitaire (BU) est la première et la plus ancienne bibliothèque universitaire du Gabon, mais de là à la laisser dans l’état dans lequel elle se trouve peut vouloir dire que l’on accorde que très peu d’intérêt à la protection des œuvres de l’esprit. Dire qu’elle devrait aux yeux de tous représenter un outil essentiel d’appui pédagogique et bénéficier d’une place privilégiée au sein de la communauté universitaire. Mais aujourd’hui, elle est un sujet de discussions au sein de l’université où chaque étudiant y va de son propre commentaire.
D’aucuns qui s’appuient sur l’argument selon lequel, la documentation n’a pas connu de mue depuis sa mise en place, se demandent où vont les budgets alloués à la bibliothèque qui, bien qu’insuffisants aux dires de ses responsables, devraient quand même servir à quelque chose, à l’alimentation en livres et autres documents par exemple. Or, ils souffrent de constater que l’essentiel des ouvrages disponibles à la bibliothèque universitaire sont très anciens, vieux et donc parfois dans un état de décomposition avancé. Ce qui pousse les étudiants et autres enseignants à se rabattre dans les cybers café, occasionnant des dépenses importantes quand on connait la qualité des travaux à entreprendre.
Les conditions qu’offrent certains de ces cybers ne sont pas favorables à l’exécution des tâches prescrites dans les règles de l’art, car il y manque de temps en temps les commodités, une question qui devait être soulevée par les autorités rectorales qui ont en charge le fonctionnement de l’université avant que l’on ne s’intéresse stricto sensu aux responsables de la bibliothèque elle- même. Au moment où le Gabon comme les autres pays africains, est résolument tourné vers l’avenir agitant comme un épouvantail l’émergence, ceux qui ont la moindre parcelle de pouvoir doivent se convaincre de leur utilité et de l’intérêt qu’ils ont a marqué d’une empreinte indélébile leur passage aux fonctions qu’ils occupent. Le contraire devrait les exposer à des sanctions disciplinaires exemplaires qui serviraient aux générations futures pour qu’elles prennent très au sérieux leurs engagements et leurs choix. Mais, pour ce faire, l’Etat doit également jouer sa partition pour qu’il soit suivi par le citoyen qui souffre peut-être de ne pas avoir de repères.