C’est à une véritable séance de travail hautement coopérative que se sont attelés, le 27 février 2014 à la Primature, plusieurs membres du gouvernement autour du Premier ministre, le professeur Daniel Ona Ondo et une délégation de la Banque Africaine de Développement (BAD) conduite par Mme Marlène Kanka, Directrice régionale Centre et Madagascar, Cameroun, Congo, Gabon, R.C.A, GDC, DGE et le Tchad afin de faire le point d’une coopération dont plusieurs projets pourtant agréés par l’institution financière continentale auraient du mal à prendre forme.
Autour du Premier ministre, il y avait plusieurs ministres dont les départements sont directement concernés par le Pacte social proposé par le Chef de l’Etat et dont la BAD entend soutenir en finançant des projets concrets et d’intérêt social. On pouvait voir entre autres les Ministres Léon Nzouba de l’Education Nationale, Luc Oyoubi en charge de l’Agriculture, Gabriel Tchango du Commerce et des PME, Séraphin Moundounga de la Justice Garde des Sceaux, Fidèle Mengué M’Engouang de la Santé, Magloire Ngambia en charge de la promotion des Investissements, Christoph Akagha Mba de l’Economie et de la Prospective, Désiré Guedon de l’Energie, ainsi que du Ministre délégué aux Affaires étrangères, Dieudonné Nzengué.
Dans son introduction, le Premier ministre, Chef du gouvernement, le Professeur Daniel Ona Ondo a déclaré qu’il avait convoqué la présente rencontre qui fait suite à l’audience qu’a accordée le Chef de l’Etat la veille au Président de la BAD en séjour au Gabon pour faire le point de la coopération avec cette institution et dépoussiérer les différents projets entamés et même financés par la BAD et dont la concrétisation demeure au simple stade imaginaire.
Ainsi, à la suite du Premier ministre, le chef de la délégation de la BAD, Mme Marlène Kanka a laissé entendre que l’institution dont elle est directrice régionale était venue échanger avec les autorités gabonaises sur les véritables mobiles faisant en sorte que la plupart des projets soumis par le Gabon et pourtant financés n’aient jamais connu de début d’exécution.
Après avoir informé les membres du gouvernement de ce que la BAD avait disposé d’un peu plus d’un milliards de dollars, soit 522 milliards de FCFA pour le soutien des projets gabonais, très peu d’argent a pu être débloqué et les responsables de l’institution de se demander si le Gabon avait réellement envie d’être soutenu financièrement. Elle a fait état d’un projet transfrontalier routier qui, après avoir reçu les visas des autres états limitrophes, attend celui d’opportunité présidentiel pour sa mise en exécution. Autant de projets, selon la directrice régionale de la BAD qui, faute de réponses du Gabon, seront tout simplement annulés car, une procédure dans ce sens serait déjà entamée. Il est ainsi du programme routier 2 approuvé en 2012 et signé en 2013, mais dont la ratification a été reléguée aux calendes grecques.
Le second projet relevé par les membres de la BAD est celui relatif à l’Axe Brazzaville-Libreville- Ndendé-Doussala-Dolisie qui vient d’être signé au niveau du Congo et pour lequel la partie gabonaise serait attendue dans les prochains jours. Les hôtes des membres du gouvernement veulent savoir si ce projet intégrateur était toujours d’actualité. Le troisième projet évoqué est celui de l’énergie avec l’interconnexion Gabon-RGE-Cameroun qui a suscité un intérêt particulier pour les deux derniers pays cités mais là également, le Gabon serait attendu pour dévoiler sa position.
Quant au projet concernant le développement du secteur privé, encore appelé le projet Coder, il concerne la production de l’énergie et ce projet avait été approuvé par la Banque africaine de développement. Là également, la BAD s’étonne de ce que ce projet demeure au stade de tergiversations alors qu’il a reçu l’assentiment des décideurs car, selon le chef de délégation, sa table financière est close.
In fine, pour Mme Marlène Kanka, ce n’est dans l’intérêt de personne que les fonds engagés ne soient pas utilisés. Evoquant la question sur la réduction de la pauvreté, le chef de délégation a réaffirmé la disposition de la BAD à accompagner les autorités gabonaises dans la lutte contre ce fléau, à travers le pacte social.
Après ces mises au point des membres de la délégation de la BAD, les ministres concernés ont chacun selon son domaine, présenté la situation suivant les besoins qui s’y posent et donné des éclaircissements d’après les interrogations formulées par la BAD. Reconnaissant toutefois le bien-fondé de travailler avec cette institution, les membres du gouvernement concernés par ces projets restés sans suite ont émis le vœu de revoir dans les meilleurs délais les copies des projets et de les remettre en selle en vue d’une utilisation rationnelle de l’aide et des prêts.
Le ministre Magloire Ngambia a quant à lui, informé l’assistance de ce que le programme routier 2 avait été retenu pour financer les voies de contournement de Libreville au niveau du PK5 et PK12 et celles du bord de mer dont l’Etat avait financé les études.
Quant au visa d’opportunité concernant la route Ndendé-Doussala-Dolisie, il serait attendu dans les prochains jours, selon le ministre. En somme, le chef de la délégation de la BAD a laissé entendre que la présente rencontre qui n’est qu’une préliminaire, sera poursuivie, au niveau des différentes équipes qui devront travailler ensemble afin de se retrouver prochainement avec des projets plus concrets.
Pour le Professeur Daniel Ona Ondo, la présence séance de travail aura été d’un apport non négligeable pour chacune des parties qui devra mieux se préparer et faire minutieusement son travail en passant au peigne fin les différents projets en cours afin de les soumettre à l’approbation des bailleurs de fonds qui jugeront alors de l’opportunité de financer ou non. Le chef du gouvernement a par ailleurs appelé de tous ses vœux la relance immédiate des projets F2 et des chutes de l’Impératrice. Pour l’heure, la coopération entre la BAD et le Gabon se porte bien, selon Mme Marlène Kanka.
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