Au fil des ans, le payement de la bourse scolaire aux élèves des lycées et collèges nationaux, constitue un véritable casse-tête chinois pour les autorités gabonaises. Surtout en ce temps de crise économique à l’échelle planétaire ! La récente descente des élèves du lycée Paul Indjendjet Gondjout, ex-lycée d’Etat de l’Estuaire en est la parfaite illustration. Une situation faisant planer la suppression de la bourse reversée aux lycéens et collégiens ayant obtenu une moyenne trimestrielle supérieurs ou égale à 10/20.
Seule la bourse du deuxième trimestre de l’année 2015 a été payée, et ce, après les échauffourées entre forces de l'ordre et élèves du lycée Paul INDJEDJET GONDJOUT, il y a quelques jours, soldés par des blessés. Il faut dire que l'Etat gabonais doit désormais s’acquitter du paiement de celle du deuxième trimestre et troisième trimestre de l’année dernière, ainsi que celle du premier trimestre de l’année en cours. Un véritable serpent qui se mord la queue. Et pour preuve, à ces arriérés, s’ajoutera dans un mois, la bourse du deuxième trimestre de cette année.
Il est clair que cette ardoise à solder s’élève à des millions voire des milliards de Francs CFA. Le Lycée Paul Emane Eyeghe (ancien lycée d’Oloumi), comptant à lui seul 7 000 élèves, donne une idée du montant des espèces sonnantes et trébuchantes à débourser. Imaginez donc à l’échelle nationale ?
Dans tous les cas, cette dette grossissant de jours en jours ne présage rien de bon pour les autorités, déjà bien acculées sur le front social. Bon nombre d’observateurs sont d’avis que l’actuelle crise économique va indubitablement pousser les autorités à supprimer cette faveur de feu Omar Bongo Ondimba, devenue dans la conscience collective un acquis. Nos sources indiquent que la suppression de la bourse a déjà été envisagée et l’application ne saurait tardée. Seulement, la grogne sociale freine sa mise en musique. Les autorités ne veulent pas gérer une crise de plus.
A l'évidence, la mesure est impopulaire. " Si le gouvernement décide de suspendre la bourse, ce qui est sûr, c'est que les élèves ne vont pas l'accepter, étant donné que le pays est assez riche. Nous disons que nous sommes en droit de percevoir notre bourse comme cela a toujours été le cas", a confié Olsène, un élève de 1ère au lycée Paul Emane Eyeghe.