Dans le cadre de la semaine consacrée à la réflexion sur la protection de la faune gabonaise à l’Institut français du Gabon (IFG) dès ce 8 février, les participants entendent susciter le débat sur les sanctions contre le braconnage.
Au regard des arrestations de braconniers qui n’ont cessé de se multiplier ces dernières années, alors que les pouvoirs publics prétendent évaluer à 12 000 le nombre d’éléphants tués depuis 2004 dans le parc de Minkébé, le trafic d’espèces animales ne s’est jamais aussi bien porté. Face à ce phénomène, d’autres efforts doivent être faits. Et les discussions prévues dès ce 8 jusqu’au 12 février prochain à l’Institut français du Gabon (IFG), dans le cadre de l’initiative dénommée «Une semaine au cœur de la forêt gabonaise» promettent d’être franches, du fait que certains experts prétendent que les peines infligées aux trafiquants d’espèces animales dans le pays sont encore peu dissuasives.
En effet, alors qu’à l’ANPN l’on estime la population restante de grands singes de 40 000 à 50 000, soit environ 1/3 de leur population en Afrique centrale, pour les responsables de l’ONG Conservation justice, en matière de répression du trafic d’espèces animales ou d’essences forestières protégées, le Gabon aurait la législation la plus faible de tous les pays d’Afrique. Il est à noter qu’un trafiquant pris sur le fait écope en moyenne de 6 mois de prison et d’une amende. Au cours des échanges, cette semaine, les participants, parmi lesquels des experts de l’ANPN, des représentants des organisations Conservation justice et de l’Alliance grands singes ainsi que ceux de l’ambassade de France au Gabon, entendent ouvrir le débat sur la législation en matière de répression du braconnage.
Au programme de cette semaine au cœur de la forêt gabonaise, l’on annonce des témoignages parmi lesquels celui d’Angelique Todd. L’experte en habituation des grands singes de l’ANPN livrera, dès l’ouverture de l’évènement, son expérience dans un parc du Gabon, alors que le 12 février, Thierry Tsoumbou du Cirmf, animera une conférence sur le thème «Pourquoi ne pas avoir de primates chez soi ?» Trois tables-rondes seront organisées à partir du 9 février : la première sur les enjeux de développement touristique dans les aires protégées, la deuxième sur le cadre législatif de la protection de la faune au Gabon et la dernière, le 11 février, sur le thème «Développement et environnement : enjeux et défis pour la conservation». Les organisateurs annoncent également la projection de quatre films documentaires : «Virunga» réalisé par Orlando von Einsiedel et produit par Léonardo di Caprio, nominé aux oscars 2014 ; «J’ai marché sur la terre : Gabon» de Mathieu Vidard, Aline Richard et Bruno Victor-Pujebet ; «Le héros de la nature» de Yann Arthus Bertrand ; «Mandrills, le paradis retrouvé» de Marianne Cramer.