Dans un contexte de déclin régulier de sa production dû à l’arrivée à maturité des grands gisements, le Gabon, très dépendant des revenus pétroliers qui pèsent 40% des recettes publiques et 80 % des exportations, est particulièrement affecté par la chute du prix de l’or noir. Cette baisse de la production pétrolière devrait s’accentuer de près de 10 % d’ici à 2020.
A cause de sa forte dépendance, le gouvernement ne dispose ni d’outils permettant d’adoucir l’impact de la chute des revenus pétroliers, ni de marges de manœuvre importantes en matière budgétaires. Ce qui devrait pénaliser les soldes extérieurs du Gabon, ainsi que ses perspectives de croissance économique.
Dans le rapport de standard & Poor’s du 29 janvier dernier, l’agence de notation prévoit une baisse du prix du Brent qui devrait s’établir à 40 dollars le baril en 2016, 45 pour 2017 et 50 dollars pour 2018. Le pétrole brut gabonais lui, affiche un cours inferieur d’environ 3 dollars par rapport au Brent. De ce fait, la dette publique du Gabon va augmenter de 2,3% du PIB en moyenne au cours des trois prochaines années, tandis que les déficits courants vont osciller autour de 3,7% du PIB.
Vu que le gouvernement avait bâti son budget 2015 sur une prévision du prix du baril à 100 dollars, une loi de finance rectificative a été adoptée pour faire face à la nouvelle donne sur la base d’un baril à 45 dollars 55. De ce fait, l’investissement public a ralenti de 6%, passant de 597 milliards de francs CFA en 2015 contre 563 milliards en 2016. L’endettement du Gabon devrait ainsi s’accentuer et dépasser la norme requise dans la stratégie d’endettement mise en place en 2015.