Le député de Cocobeach pour le compte du Parti démocratique gabonais (PDG) a rejeté sa nomination au poste de secrétaire général adjoint 2 chargé de la mobilisation.
Suite à sa nomination au poste de secrétaire général adjoint 2 chargé de la mobilisation au PDG, Michel Menga m’Essone a rejeté l’offre, se réjouissant cependant de la marque d’estime et de confiance exprimée à son égard par le «distingué camarade» Ali Bongo. Ayant largement circulé dans la capitale gabonaise et certifiée authentique par l’entourage de son auteur, une correspondance adressée au «Distingué camarade Président du Parti démocratique gabonais» indique que pour l’ancien ministre de l’Éducation nationale, cette nomination est sujette «à caution du fait de l’existence concomitante d’un secrétaire général adjoint chargé des organes et structures du parti» et surtout parce qu’il attache du prix aux convictions et idéaux affichés avec ses compagnons politiques du courant Héritage et Modernité.
Ces idées et ces convictions «concernent globalement, la démocratisation interne du PDG, la redynamisation de ses différentes structures et l’organisation d’un Congrès censé consacrer la modernisation de notre grand Parti. Rien de tout ce qui a été suggéré n’a, à ce jour, été pris en compte. L’optimisme des frémissements et des discussions de l’après 27 juin 2015 a laissé place au pessimisme de la réalité des faits», écrit Michel Menga. Le membre du bureau politique du PDG ajoute que «cette nomination qui intervient six mois avant la tenue d’une élection aussi capitale que le scrutin présidentiel et en dehors du congrès», ne lui laissera point le temps nécessaire pour apporter sa contribution aux changements qu’il estime indispensables pour la revitalisation du PDG. «Réaffirmant mon attachement viscéral au PDG, je ne puis accepter ce poste», indique-t-il dans sa lettre.
Pour certains observateurs, une simple acceptation de cette nomination aurait suffi à fragiliser voire anéantir la détermination des membres du courant Héritage et Modernité, qui ne désespèrent pas de voir organisé un congrès dit de la «refonte», réclamé depuis sept longs mois déjà.
Pour mémoire, le courant (dissous) Héritage et Modernité avait fait un plaidoyer, le 27 juin 2015, pour une gouvernance démocratique au sein du parti, tout en condamnant la création de structures parallèles venant faire concurrence sur le terrain au secrétariat exécutif. Etait principalement visé : le Mogabo (Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba) qui venait d’entamer une tournée dans le pays et à l’extérieur…
Pour de nombreux observateurs, le rejet de la fonction de SGA2 du parti par l’élu de la Noya (Cocobeach) est «la démonstration que la crise est bien plus profonde qu’on ne le croit au sein du parti au pouvoir, que les tensions et dissensions qui y existent sont bien plus fortes qu’on pouvait le croire»…
Peut-être bien que seul un congrès, voire la libération de Serge-Maurice Mabiala qui croupit en prison depuis septembre dernier, pourrait aider à remobiliser, à ramener la sérénité, à relancer véritablement la machine du parti. Mais tout cela est du ressort du «Distingué Camarade». Pour paraphraser Pierre Akendengué, lors de son dernier concert à l’Institut Français, si «la roue a tourné, la donne a changé, le peuple est fâché, libérez la liberté», il faudrait changer le fusil d’épaule…